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LETTRES MISSIVES

i plus prés des ennemys. Je ne fais aulcune mauvaise conjecture, pour n’avoir poinct de vos nouvelles, qu’ils ayentpar delà acquis aulcun advantage, car ils sont sy diligens à publier ce qui faict pour eulx, que nous en aurions desjà sceu quelque chose ; mais ils n’en ont rien magnilié par dela : qui me liaict croire qulils mien doibvent avoir aulcun subjet. J’ay sceu du s' de la Valette comme le duc de Savoye est retourné en Provence avec huict ou neuf galeres, et que ceulx de Marseille n’ont permis qu’il en soit entré que deux dans le port, et chargées de ceulx de sa maison seulement. Si cela est, c’est signe qu’ils ne sont pas encore de tout à luy, comme j’ay sceu qu'il le faict dire en Italie. Je vous prie que les allaires de vostre gouvernement ne vous facent oublier etperdre le soing de ceulx de la dicte province, en laquelle je vois bien que le dict s" de la Valette sly comporte avec beaucoup de valeur et de bonne conduicte ; mais je considere que de ses seules forces il ne pourra pas subsister contre une, si grande que celle du dictiduc de Savoye. Je me resjouis de ce qu'on 1n’a mande, que vous vous approchiés de Beaucaire, pour ce que je presuppose que ce sera un bon moyen d’y faire venir le dict s' de la Valette, et peut-estre les dicts s“ Alphonse et Desdiguieres, pour faire une communication entre vous et eulx, de laquelle il ne pourroit que reussir un grand bien pour mes aflaires. J’ay aussy advisque les trouppes du pays s'advancent et se bastent Fort d'approcber du passage, que je crois que ceulx qui sont par delà pour mon service ne s’y endormiront pas ; et s’il y a lieu de les combattre ou de leur donner quelque empeschement, qu’ils n’en' perdront point l'0ccasion, ce ‘ qui seroit un trés grand service ; car encores que ce secours ce que l’on` en rapporte ne soit pas fort grand, toutesfois, parce que c'est le premier prest, il importe beaucoup de les en pouvoir priver. Q Je Tais estat de faire partir le capitaine Baron, qui a esté icy despesché par le sieur Berticheres, et par luy vous envoyer les commissions des estats qui sont toutes prestes, parce que je les tiendray plus seurement en ses mains que d’un simple porteur. Cependant avec la commodité de ce laquais que fenvoye audict s' Desdiguieres, je vous ay voulu faire