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DE HENRI IV., l135 verres par mon aultre lettre, que vous aurés avec ceste-cy, que nous y avons resolu la revocation des edicts de l’union, qui sont tels que jepense avoirplus .à -m'excuser de l’avoir tant dilierée que à rendre raison de ce que je l’ay faicte maintenant. Toutesfois je croy qu’i l ne ` ` sera que à propos que vous communiquiés ma dicte lettre aux prin- cipaux de ceulx qui sont prés de vous, attendant que l’edict et la desclaration mentionnée en ma susdicte lettre soient verifiez en-ma i' court de parlement. Je fais estat de les vous envoyer par un des gens du dict s*', Alfonse que je feray partir dans un jour ou deux, et les vous aurois envoyées par ce dict porteur, n’estoit que _j'ay estimé l’aultre commodité plus seure. Quant aux ennemys, je n’ay poinct _d'advis que, pour les estran-gers, il y en ayt de plus prests que ceulx qui viennent dlltalie.; car, quant au duc de Parme, je n'estime pas qu’il puisse encore sy tost faire un grand effort. Le duc du Maine avoit long—temps sejourné à Amiens ; mais depuis peu de jours il est venu faire un voyage à Bouen pour y installer de Villars et en tirer le vi- comte de Tavannes :. sur quoy il y a aussy de la rumeur entre eulx. ' Clest ce que je vous puis dire d e leurs affaires de deçà, sinonque presentement j'ay eu advis que le duc de Mercœur a esté mal mené 1 en Bretaigne en un combat qu’il a eu avec les nostres, ou il y a perdu quantité des meilleurs hommes qu’il enst,. entre aultres le s' de Goul- laines, qui estoit son mareschal de camp. Mon cousin le prince de Conty a id’ailleurs tantost tout nettoyé le Poi’ctou, ayant recouvert Mi- rebeau qu'il tient assiégé, et dont j'ay eu aussy presentementadvis qu’il a pris la ville d’assault, et ne reste plus que le chasteau. Il ne restera aux ennemys que Poictiers, qui se pourra aussy recouvrer par amour ou par force. Cest ce que je vous diray pour ceste fois, mé re- mettant à vous en dire davantaige par la depesche que vous aurés avec, les dicts edicts, que _j'espere vous envoyer dans un jour ou deux. Sur ce, je prie Dieu, mon Cousin, vous conserver en sa saincte garde. ‘ Esoript à Mante, le xmf jour de juillet 1592. " HENRY. . roncur. 55.