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LETTRES MISSIVES


intention, n’ayant pour but et fin, avec mon salut, que lebien de- la paix, et au reste un esprit souple et sans aucune alfectionycapable d'estre manie par raison : n’ayant aultre resolution que de me porter en ce qui sera du bien public, avec le jugement etadvis de ceulx qui s’y trouveront, que je n’appelle pas seulement comme officiers de ceste Couronne, mais aussy comme coadjuteurs de mon authorité, par laquelle ils delibereront comme pour leur propre faict. . Et pleust à Dieu que ceulx que vous voyés et oyés `desirer une plus grande precipitation y apportassent une aussy bonne intention! Mais je sgay que la plus part ne le font que pour couvrir, soubs ce pretexte, une prudence de neutralité, et faire cependant cognoistre quelles sont leurs volontez ; et qu’ils n’attendent, que pour se mettre à plus haut A prix et faire leurs conditions meilleures : n’y ayant sy foible jugement _ qui ne cognoisse que ceste guerre’est un faict d’ambition d’estat, et non de religion : dont ceste seule preuve doibt suffire, qu’elle a esté commencée plus ardemment contre le feu Roy, monsieur mon frere, qui a esté jusques à sa mort le plus grand catholique qu’on ayt veu de ce siecle, qu’elle n’a este contre moy ; et lors mesme qu’il se pre~ paroit plus que jamais contre ceulx de la religion, à faire la guerre i plus forte qu’il n’eust poinct encores faict. Or de prendre fondement _ de se deffier, sur ce que j’ay juré et promis, pour la religion catho- p licque, il ne seroit pas moins foible que faultre, ne pouvant estre remarqué que, non seulement depuis mon advenement à la Couronne, mais des le temps que la trefve a este accordée, je nîaye esté aussy soigneux de fentretenement de la religion catholique que le plus grand catholique eust peu estre, comme je seray tousjours, avec ferme resolution de souffrir aussy peu qu’il soit innove ny attempte à tout ce qui en despend. . i Je vous ay, mon Cousin, voullu discourir ce que dessus, pour vous informer particulierement de mes intentions, et ayder à vous en purger l'esprit, si l’on vous en avoit voulu donnenquelque aultre impression, aflin que l’ayant bien compris, vous le puissiés aprés faire bien comprendre aux aultres, estant adverty’qu'aulcuns demon