d’huy ez environs de ce lieu, comme j’ay’l`aict, .poursuiv_ant l’armée
de mes ennemys, laquelle s’est advancée _iusqu°à Fimesl. Mais ils sont
chargez de tant de bagages et de sy grand attirail d’artillerie, qu’il
leur est impossible d’advancer beaucoup leur chemin ; qui me faict
resouldre d’approcher encore plus pres d'eux que je n’ay laict, pour
continuer de les incommoder, ayans hier esté tué deux cens hommes
de leur armée et aujourdhui cent cinquante. Je vous envoye ce por-
teur pour vous faire entendre que telle est ma resolution, et vous
prier de coupper chemin et me venir trouver à la queue de l’armée
de mes dicts ennemys, laquelle je n’abandonneray, que je ne l’aye vue
hors de mon Royaume. Venés donc, je vous prie, et amenés toute
vostre cavallerie. Le s' de la Noue est joinct avec moy ; j’attends de-
main trois cens chevaulx que m’amene le s' de Givry ; si nous pou-
vons estre tous joincts ensemble, nous ferons quelque bel effect, vous
priant, mon Cousin, y apporter tout ce qui despend de vous, et croire
que je seray bien ayse de vous voir : et, sur ce, je prie Dieu qu’il
vous ayt, mon Cousin, en sa saincte garde. Escript au camp, deFere,
le xx111_]° jour de novembre 1590.
` p » HENRY.
. pornsq. _
' ‘ 1590. —' 2 7 Novmwnniz.
Imprimé. —Second volume des Mémoires d'Estat ..... en suite de ceux de M. de Villeroy, Paris, :636.
p. 528. —
, [A MON COUSIN LE MABESCHAL DE BIBON.]
Mon Cousin, Depuis que j’ay commencé d’approcher de mes en=
nemys, je vous aymandé jour pour jour ce qui s’est’faict et particulie-
rement les xxm et xxiiu de ce mois. La troisiesme journée, qui fut le
xxv, a produit un grand eltect ; car ayant, des le matin, fait advancer
le baron de Biron avec vingt chevaux et Payant suivy de prés, de
°«> ‘ Ou F ismes, ville de Champagne, au_jourd’hui chefslieu de canton du département
_ de la Marne. _
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LETTRES MISSIVES