Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/313

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui est un present excellent, pour l’ornernent qu’elle y avoulu adjoux-ter, mais encores plus pour estre sorty de la main d’une princesse de laquelle l'excellence n’est moins à remarquer par ses vertus que par ses aultres qualitez. Elle en sera remerciée en mon nom par, mon dict cousin, oultre le remerciement que je luy en fais par meslettresj et neantmoins vous ne laisserés de faire encores le semblable de ma part, comme d’une faveur que j’estime sur toutes celles que _j’ay jamais receues et avec laquelle jlespere que Dieu me rendra sy heureux _de faire telle preuve de Failiection et honneur que je porte à celle qui ine la donne, qu’elle ne inlestimera indigne dlavoir part en sa bonne grace, soubs les voiles de laquelle je croiraytousjours mes actions ne pouvoir arriver quià bon port. i

Le courroux qu’elle a monstre avoir de moy me mettroit en peine, pour la crainte que j’avois qu’il m’eust esloigné de sa bonne grace, sans les signalez tesmoignages qu’elle m’a donné en mesme temps de m’y vouloir conserver ; et neantmoins pour ne luy laisser ce mauvais goust qu’on luy a voulu donner de ce que je n’ay exactement garde la rigueur de la. guerre durant le siege de Paris, mesmes en la sortie de ceux de dedans 2, je seray bien ayse que vous Tesclaircissiés que,

le pris est trop bas pour contenir si digne que je prie l'ambassadeur, pour me faire subjet, et vous supplie de couvrir sa de- tant d’honneur que, pour ne vous fasclier faulte soubs les ailes de votre bon naturel, trop de mes escripts, vous participer quel- et que ee petit present vous serve de me- ques endroiets qui me semblent trés—ne- morial ; qu’il baste, bien que sagement cessaires pour vostre service ; et le tout arreste ; et que ung prince ne se doibt consiste en cavcatz, qui, si on ne s’en fayre la proye d’abeilles, lesquels l’biver, garde, pourront mal arriver ; vous sup- si Dieu plaist, si jusques là ilz vivront, que pliant de vous assurer que mes prieres ne Dieu ne veille reunir en leur propre nidz. cesseront pour vos victoires et vostre con- Si, à mon occasion, vostre hasard s’advan- servatioii, comme le bon Dieu en est le cast, je maudirois et leur jour et l’heure meilleur tesmoing. que chose sorust de mes mains, pour en Nome trœassuréc bonne Sœur et estre source d un tel desastre. Et pourtant acousinc, ’ pour mon respect favorisés mes doleurs, «EUzABETH B n si avant, que n’eu soyés vous mesme ca- l pable de mes ennuis. J’ay si peu d’argu “ Henri IV avait même reçu d’Elisabetb, ment sur quoy fonder plus longue lettre, à ce sujet, une lettre que voici :