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LETTRES MISSIVES


‘ icy sy extreme Q' que tout ce qui ne se peut executer sans cela languit _ longuement imparfaict. Ce fut pourquoy, pour ne vous en remettre là, `j’estimay que en ceste necessite presente et peril sy eminent, le pays s’esl’orceroit de vous aider à la levée et entretenement des dicts Suisses, qui leur espargnera la despense d’aultres gens de ' guerre qui ne leur seront pas _sy utiles. En tout evenement que la dicte lettre ne vous feust arrivée, je vous en renvoye encores une pareille pour mon dict ambassadeur, auquel dés long tems _j’en ay particulierement escript ; aussy, si vous pouvés envoyer ce qu’il faut pour la levée, je nfasseure qu’elle sera bien tostpreste. Je voy qu’ili faut que vous faictes fondement en vos seules forces ; car, de moy je ne vous en pourray envoyer de celles que _j’ay icy,- qui en sont trop esloignées, d’ailleurs de beaucoup diminuées. De vos voisins _j’ay veu par leurs responses que chascun a des excuses et des aH’aires., Quant à mon cousin le-marescbal de Matignon, sur une sienne des- pesche que j’ay depuis quelques jours, par laquelle il me mande ` qu’ilga advis que les dictes troupes estrangeres se doivent despartir pour en venir une moitié en Guyenne, et que les principaux de la Ligue se sont desjà advancez vers Thoulouse, pour les aller recueil- lir, je luy ay respondu que de tant plus tost mon oppinion seroit qu’il s’approchast de vous pour vous y entresecourir Yun l’aultre ; ° et si ce partage de forces se faisoit, vous estant si proche, que ce vous seroit peut-estre un moyen d’attaquer une des deux moitiez. Quoy que ce soit que de cest approchement, je `prevoyois plus 'tost commodité que autrement. Je ne sçay à quoy il se resouldra, car il pourra avoir d’autres considerations pour son gouvernement, que je ne sçay pas. Quant à mon cousin le duc d’Espernon, je voul- drois que la raison qu’il vous a mandée eust valu, et qu’il me fust venu trouver aussy diligemment comme il vous escript qu’il vouloit faire ; mes afl’aires_ en seroient bien en `meilleurs termes qu’ils ne sont, car trois ou quatre mil hommes davantage me faisoient re- couvrer Paris, et donner, et, ainsi que je croy, gagner, la bataille, i comme, laulte de cela, j’ay failly l'un et l’aultre. Mais puisqu’il n’est