et frere, par un Jacobin, introduict de bonne foy, pour la reverence de son habit, à luy parler en sa chambre, où il lui donna un coup de cousteau dans le ventre, qui ne monstroit apparence de danger au premier appareil ny tout le long de la journee, ny que sa mort deust suivre de sy pres un sy malheureux coup, comme elle a faict ce matin, environ les deux heures après mynuict. Mais puisque Dieu, qui conduict toutes choses par sa providence, en a voulu disposer et m’appeller en son lieu à la succession de ceste Couronne, la mesme loy et la mesme prud’hommie qui vous ont contenu en la fidelite que vous aves gardee au dict leu Roy jusqu’à sa mort, et qui l’ont invite de se servir de vous en la charge honorable qu’il vous a mise entre les mains, promettent de vous la mesme loyauté à moy vostre Roy legitime et naturel par les lois de la France, plein de vie, graces à Dieu, et de volonté, non seulement de vous conserver en la religion catholique, apostolique et romaine sans y changer aucune chose, mais aussy vous maintenir en tous vos droicts et privileges accoustumez, et vous gratifier en tout ce que je pourray, selon le merite de vostre loyauté. Continués donc, je vous prie, l’exercice de vostre charge, comme vous aves accoustumé (ce pendant que j’essayeray par l’advis et conseil de tous les princes, officiers de la Couronne et aultres seigneurs de ceste armée, lesquels tous m’ont jure la fidelité que justement ils me doibvent, de donner le meilleur ordre qu’il me sera possible à ce qui sera de la conservation de cest Estat), selon la confiance que j’en ay en vous : et croyés que vous me trouverés tousjours vostre bon Roy, qui prie
pliant humblement de le vouloir excuser. A quoy le Roy luy fit response qu’il ne le cognoissoit aussy que de reputation.» (Lettre à M. Airault, du 21 novembre 1588, livre XIII, lett. 1.)— Mezerai dit que les gens de bien avaient honoré Montholon du surnom d’Aristide français.