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— i DE HENRI IV : 251 eu d'effect. Aussy peu a eu l’aultre, car fènnemy nla aucunement voulu comparoistre, encores qu’il sentist mes forces divisées. Et V voyant bien que, ne s’estant point voulu servir de ceste occasion, je ne luy en sçaurois presenter aucune aultre qu’il accepte, pour cette occasion, je me suis resolu de despartir mes dictes forces dans les provinces et d’en retenir prés de moy une bonne et forte partie, pour feinpescher de rien entreprendre sur les villes que je tiens sur ces` rivieres, avec lesquelles Paris demeure tousjours autant assiegé qu’il feroit avec une armée. Ce sera en attendant mes forces estrangeres, . qui ont un peu plus tardé que je ne pensois ; mais j’espere que ç'aura esté pour le mieulx, et que trouvant celles des ennemys desja harras- sees, comme elles commencent des maintenant à l'estre beaucoup, . nous en aurons d’autant meilleur marche 2., . I Je desire que vous faites part de ce discours à mes bons serviteurs, afin qu’ils ne se laissent pas surprendre aux faulx bruicts que je une rdoubte bien que respandront les dicts ennemys. Cette separation est, . ` i, à la verité, un vray effect de necessite de moyens, car si _i’en eusse eu, ~ je pourrois retenir toute farmée ; et c’est en quoy seulement celle des ennemys a eu advantage sur la mienne. Mais puisqu’ils n'ont voulu _ combattre tant de gens d'honneur, je les feray combattre par la neg cessité, qui les defera avec moins d’bonneur pour eux et plus de fa- cilite pour nous. Ce qui est à observer, c’est qtfauxiprovinces esloi— gnees, ils ne fassent entendre les choses tout autrement quelles ne sont, et fondent là—dessus leurs praticques et menées dans les villes ; à quoy, mon Cousin, je vous prie donner tout le meilleur ordre qu’ii vous sera possible. Ils ne peuvent pas estre entretenus en ceste bonne _ volonte par meilleur conseil et exemple que le vostre. Je vous prie faire une depescbe generale en toute la province, pour les advertir de la ve- ' rite de tout ce qui s’est passé, aiin qu’ils ne s’y laissent pas surprendre, et les asseurer qu’ils ne tarderont guere d’entendre que la bataille ’ Une lettre au duc de Luxembourg, de ce premier alinéa. Le secondine se conservée dans les archives de M. le duc trouve que dans la lettre au duc de Mont- de Luynes, est la reproduction littérale morency. i u . 32.