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' DE HENRI IV. il A 225 il est vacant. Je suis bien aise de ce que vous m’avés escript du 5* de Fontrailless ; je vous prie le conforter en ceste bonne opi- nion le plus que vous pourrés ; car _j’aimerois mieulx le separer de ceste façon que par une plus violente. Quant à l’estat de mes affaires de deçà, je lelvous laisseray conter auidict Martin, present porteur, qui a eu tout bon loisir de s’en bien informer. Touteflois afin de luy ayder, je lui ay faict bailler un petit memoire de ce qui s’est passé depuis que nous sommes icy à l’entour de Paris. Il a ceste bonne for- tune de partir dlicy tousjours la veille de lalbataille. Jlestime que nous sommes maintenant aussy proches de la seconde, que nous estions dela premiere quand il partit llaultre fois. Les ennemys pu- blient qu’ils' la donneront dans mardy ou mercredy prochain. Ils le peuvent bien faire, car ils ne sont qu’a douze ou quinze lieues d’icy ; et est necessaire qu’ils le facent entre cy et ce temps-là, autrement ils verront perdre Paris a leur veue ; car il ne peult plus subsister J jusques là. J’estime, s’ils donnent la bataille, que Paris la verrai perdre, . les premiers ; et puis _il- aura moins de honte de se perdre. Tespere que —bien— tost vous en aurés de bonnes nouvelles. Ten attends aussy des vostres par le s' d’Espalungues en bonne devotion ; car le bruit est icy que vous estes aux environs de Thoulouze et que mon cou- sin le duc de Montmorency s’en doibt aussy approcher. Si ces deux grandes villes se pouvoient pleger I’une l’autre, ce seroit un grand coup pour mes ailaires, que j’ay ferme esperance que Dieu conduira à quelque heureuse lin, et bien tost. Et la meilleure augure que j’en ay est en ceste ardente af}`ection` que je revoy en ma noblesse, dont il y a ici une aussy belle compaignie que l’on en veit de longtemps en- semble, car je vous asseure qu’il y a plus tost plus que moins de trois _ mil gentilz- hommes en ceste armée ; et y en arrive tous les jours, I comme vous dira plus particulierement le dict Martin, sur lequel me . remettant, je ne vous en diray icy plus davantaige. Sur ce, je prie i ‘ Nous venons de `dire qu'il avait été, sence du roi de Navarre, gouverneur en - _ sous le règne précédent, lieutenant géné- titre, et maintenant roi de France. G ral au gouvernement de Guîenne en l'ab- . '= - ` wrrmzs ma nenni iv.-in. ng. P