Valangin à nostre dicte cousine et ses enfans. Toutesfois, estant nostre
dict cousin en quelque opinion que le ’dict comte de Montbeillard
pourroit tant plus tost entreprendre quelque chose en son prejudice,
à cause des troubles qui sont maintenant en ce Royaume, à ceste
cause, nous appartenant sy prés de sang comme il fait, et le vovant
ordinairement exposer sa personne pour nostre service, nous vous
en avons voulu escrire la presente, comme faisons aussy aux dicts
aultres trois villes et cantons,- pour vous prier de vouloir par ensemble faire une bonne depesche au dict comte de Montbeillard, par
l’un de vos messagers, pour le prier de vouloir se desporter de la dicte
poursuicte jusques à la deslivrance de nostre dicte cousine la duchesse de Longueville, et qu’estant les affaires de ce Royaume remises
en quelque plus paisible estat, elle puisse assembler les gens de son conseil, et par leur advis dresser memoires et instructions, et depescher ambassadeurs, pour traicter ceste aflaire avec le dict comte de
Montbeillard ; et où, aprés ceste priere il vouldroit passer oultre et
atempter aulcune chose au préjudice de nostre dicte cousine et
cousin de Longueville,, leur tendre la main de vostre bonne et favorable protection pour empescher toutes mauvaises entreprinses
queluy et tout aultre vouldroient faire sur ce qui leur appartient ; et nous tiendrons comme faict pour nostre service tout ceque vous
ferés pour eulx : dont nous revancherons, l’occasion se presentant,
d’aussy bon cœur que nous prions Dieu, Trés chers et grands amys,
alliez et confederez, qu’il vous tienne toujours en sa trés saincte et
digne garde. Escript au camp de Presle 1, le xv1j° jour de may 1590.
BEVOL.
1Presle, dans l’Ile-de-France, aujourdhui du département de Seine-et-Oise, ar- rondissement de Pontoise.