Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/205

Cette page n’a pas encore été corrigée
I78
LETTRES MISSIVES


» 1590. — 2 1 MARS. -III'“°. — Imprimé. — Recueil de divers mémoires., . . . servant à Fhistoire de nostre temps. Paris, 1623, in?/1°, . _ p. 2!13. . W i [A DAMBASSADEUB DE VENISE.]' _ Mons" Pambassadeur, Comme j’ay toute asseurance que la seigneu- riejde Venise est trés allectionnée au bien de mon service, aussy je sçay que non seulement en ceste consideration, mais d'inclination naturelle, vous en desirés la prosperité et advancement. Au moyen de quoy jiay estimé raisonnable vousjrendre participant- de l’ayse` et contentement que Dieu a voulu donner à tous ceux qui aiment la conservation de ceste Couronne, par Fheureuse victoire dont il luy a pleu me favoriser contre mes ennemys, en la bataille advenuë entre nous, le mercredy XIV° de ce mois, où leur armée a esté tellement dellaicte, que ce qui s’en est saulvé à la fuite (qui n’est pas le quart du grand nombre qui y estoit, mesmes des gens de cheval qui excedoit la moitié de ce que jien avois avec moy) ne se remettra pas en estat bien-tost de faire grand eH’ect. Je ne vous diray, pour-ceste l1eure, les particularitez, remettant à ce qui s’en verra bien tost par escript. Mais ` bien voullu ce pendant vous tesmoigner, par la presente, I’estat et estime que je fais de l’amitié de la dicte seigneurie, et de la bonne volonté que, particulierement, vous me portés. Et d’autant que je mande à mes cousins les cardinaux de Vendosme et de Lenoncourt, de s’en venir me trouver par deçà, avec le reste de mon conseil qui est à Tours, j’ay bien aussy voullu vous en advertir, et vous prier vous approcher pareillement de moy avec ceste commodité : vous asseurant que tout ce qui sera de la part que vous representés, ysera tousjours le bien venu, et vous specialement, de plus, selon le merite que, de vous-mesnies, vous y apportés. Sur ce, je prie _Dieu, Mons' Yambassadeur, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. i , Du xx_]° mars 1590., I ' HENRY. \ ' Jean Mocenigo, qui était déjà ambassadeur de la Seigneurie auprès de Henri III. Voyez, ci dessus, la lettre du 12 décembre 1589. _