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DE HENRI IV. ]63 que, en estant là, il me feroit la grace d’en obtenir la victoire, comme il est advenu ce jourd’huy. Vous avés cy-devant entendu comme, apres la prinse de la ville de Honneüeur, jeleur vins faire lever le siege qu’ils tenoient devant la ville de Meulan et leur y pre- . sentay la bataillefqulil y avoit apparence qu’ils deussent accepter, ayant des lors 811 nombre deux fois autant de force que j’en ponvoys avoir. Maispour esperer le pouvoir faire avec plus de seureté, ils voulurent diflerer jusqu’à ce qu’ils eussent joinct quinze cens lances que leur envoyoit le prince de Parme, comme ils ont faict depuis Q quelques jours. Et dés lors publierent partout qulils me Iorceroient au combat, en quelque lieu que je feusse ; et en pensoient avoir trouvé une occasion fort advantageuse, de mc venir rencontrerau siege que je faisois devant la ville de Dreux. Mais je ne leur ay pas donné la’peine de venir jusques la ; `car sy tost que je feus adverty qu’ils avoient passé la riviere de Seine, et qu’ils tournoient la teste devers moy, je rme resolus de remettre plustost le siege que de faillir de leur venir audevantl Et ayantsceu qu’ils estoient à six lieues du dict Dreux, je partis lundy dernier, x1J° de ce moys, et vins loger à la ville de Nonancourt, qui estoit à trois lieues d’eulx, pour y passer la riviere. Le mardy, je vins prendre les logis qu'ils vouloient pour ` eulx, et où estoient desja arrivez leurs mareschaux des logis. Je me ` mis en bataille des le matin en une fort belle plaine, à une lieue prés de celluy qudlsiavoient faict le jour precedent, où ils parurent aussy tost avec leur armée, mais sy loing de moy, que je leur eusse donne beaucoup d’advantaige de les aller chercher sy avant ; et me ~ contentay deleur faire quicter un village proche de moy, duquel ils _ s'estoyent saisys. Enlin la nuict nous contraignit chacun de se logeri ` ce que je feis aux villages les plus proches. i I Ce jourd’huy ayant faict de bon matin recongnoistre leur conte- l`État'et aux principales villesdu royaume. cent, d'une manière succincte, l'impor— Nous avons les lettres qu’il adressa, le 20, tante nouvelle racontée ici- avec des dé- à la ville de Caen et au parlement de Nor- tails circonstancies, et se réfèrent, pour mandie, qui y résidait. Ces lettres annon- ces détails, à cette lettre-ci, comme adres- ai.