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LETTRES MISSIVES


Dieu benisse mon retour comme il a faict le venir. Il le fera par sa grace, car je luy rapporte tous les beurs qui m’arrivent. J` espere que vous oirés bien tost parler de quelqu'une de mes saillies ; Dieu m’y assiste, par sa grace! Le legat, Tambassacleur d’Espagne, le duc de Mayenne, tous les chefs des ennemys, sont assemblez à Paris. Les oreilles me devroient bien corner, car ils parlent bien de moy. Je re- 'ceus hier de vos lettres par l’homme de Bevignan ; jelus trés ayse A de sçavoirsvostre boniestat. Pour moy, je me porte à souhait, vous, aimant plustost trop qu’aultrement. J'ay failly à estre tué trente fois à ce bordell ; Dieu est ma garde.- Bon’soir, mon ame, je m’en vay plus dormir ceste nuict que je n'ay faict, despuis huict jours. Je te baise un million de fois. Ce XXIXC janvier. 159C. — 3 1 JANv1E11. ' Imprimé. — Mémoires dc messire Philippe.; de Mornay, etc. t. II, p. 53, édit. in-!;". — . i [A MONS" DU PLESSIS.] Mons' du Plessis, Je vous ay escript au camp de Lisieux, pour ' vousprier de vous tenir prest, ettout. ce que vous pourrés assem- bler de forces, pour’me venir trouver lorsque vous auriés advis de moy. L’occasion est née ; car estant party de mon armée, aprés la prinse de ma ville de_HonHeur, pour aller secourir celle de Meulan, et fairelever le siege à mes ennemys, j’ay resolu de ne m’esloigner de mes dicts ennemys, pendant qu’il y aura esperance de les pouvoir combattre, et, quand ils en vouldroient fuir les occasions, d'executer plusieurs belles entreprinses qui peuvent apporter beaucoup de bien .en mes allaires et de contentement à ceulx qui m’auront assisté ; qui me lait vous prier de monter à cheval incontinent aprés qu’aurés receu la presente, et amener avec vous vostre compagnie et tout ce i ' que vous pourrés assembler de noblesse et d’aultres forces, pour me ' Ce mot .a le sens ancien de niasare, trouvons dans les historiens aucune men- h cabane, petiteferme. (Voyez Ménage et Pro- tion de ce grand péril que le Roi courut quefort, à Farticle Bordel.) Mais nous ne alors et auquel il fait allusion ici.