cogneu tant d’affection et de valeur en vous, qu’il me vueille faire
dommage aux miens, ny entendre quoy que Ce Soit`, à mon trés grand
regret. Mais puisque j’en suis sy avant, j’espere que Dieu me donnera -
aussy bonne issue de ceste mienne entreprise qu’il a faict des autres,
` et que Yopiniastreté de vostre frere ifapportera aucune mutation-ne
changement à voStI’e affection. accoustumée à mon Service, ny en la
` bonne volonté que jlay tousjours eue, et que je veux continuer en`
vostre endroict, quand l’0ccasion se rencontrera de la vous faire l
congnoistre par effect : priant sur ce Nostre Seigneur vous avoir,
Mons' de Crillon, en sa saincte garde. Escript au camp de Honfleur,
ce xxv_]° janvier 1590.
_ HENRY.
nuzé.
chevalierde Malte en1566. Il fut échanson le millésime de 1589 j11squ'à la lin du
de Henri Ill, chambellan du duc d’Alen- livre XCVII, où sont racontes le siege et .
çon, gouverneur de Honfleur, de Hue et la prise de Honfleur. Il est évident que la
de Saint—Esprit, lieutenant général au gou- fin de ce livre anticipe sur l'année 1590,
vernement de Normandie. Zélé ligueur, il à moins qu'on ne commence l'année à
résista opiniâtrément aux conseils de son Pâques. Après cette prise de Honfleur, ainsi
frère, et défeudit contre le Roi la ville de constatée de la manière la plus authen-
, — Honneur, où il avait donné asile aux tique, le commandeur de Crillon se re-
'hommes les plus dangereuxi du parti de la trouve à Honfleur en 1592, tyrannisant
Ligue. Après sept jours d’un siege meur- toute la province, encombrant ses prisons
trier, voyant qu’il ne pouvait plus tenir de prisonniers royalistes. (Voyez l’Histoire
. avec ses seules ressources, _il capitula, le dulparlementde Normandie deM.Floquet, _
28 janvier, s’engageantà remettrela place t. IH, p. 515, et les registres secrets du
» s’il.n'était secouru dans quatre jours, et parlement cités, à la date du 13 février _
à la condition de sortir librement avec la 1592, par ce savant historien ) De plus,
garnison, vies et bagues sauves. Aussitôt à l’année 159li, Davila raconte en dé-
après cet accord, le Roi quitta le siege de tail le siege et la prise de Honfleur, aux-
Honfleur, où il laissa le duc de Montpen quels il assista, où il eut même un cheval
sier, gouverneur de la province, qui reçut tué sous lui. M. de Sismondi, dans l'His-
la, ville au jour fixé. Cet événement, ainsi toire des Français, et M. le marquis de
rapporté par Cayet, s’accorde trèsbîen avec Fortia, dans celle de la maison de Crillon,
plusieursdes lettres qui suivent, et avec les n'ont parlé que de ce dernier siege. Les
témoignages de Pierre Matthieu Legrain, autres historiens xfaccordent une mention
Dupleix, des OEconbmies royales. Les édi- qu’au premier. On verra ci-après Honfleur
teurs de- M. de_Tl10u ;ont prolongé à tort repris par la Ligue en 1591.
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LETTRES MISSIVES