Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/151

Cette page n’a pas encore été corrigée
124,
LETTRES MISSIVES


porte la’prinse ou reduction de cinq ou six bonnes villes, que j’ay re- couvertescdepuis le dict Fallaize. J’ay entendu par luy l’l :1istoire bien au long de vostre siege et prinse de Villeboys ; comme vous aves veu par mes precedentes lettres combien je m’en estois resjouy et en quel compte je mettois ce service, qui a este le meilleur moyen de tenir vostre gouvernement en patience, car je croy que de long temps ` T ils ne se resouldront d’y rien entreprendre. Vous avés, depuis le par- tement dudict Sallers, veu par delà le s' Lambert, que je vous avois depesche des le commencement du mois passe et lorsque jïestimois qu'il se traittast encores du faict de Villeboys, pour le remettre ` entre les mains de mon cousin le mareschal de Matignon, pour en eviter le siege, et la foulle que mon peuple en pouvoit recevoir, selon que vous mesmes me l’avies escript, qui fut la principale cause . qui me feit resoudre d’y envoyer le dict Lambert, allin que, interve- nant avec auctorite, le traicte se rendist plus Facille. Mais ayant este plus long en son voyage qu’il ne debvoit, et ne vous estant arrivé A que longtemps apres la prinse’du dict Villeboys, ce a deu estre de L sa discretion d’accomoder sa legation à ce qui estoit depuis survenu. ‘ Pour le moins elle a deu estre rapportée au temps qulelle avoit este ordonnée, comme je m’asseure que vous l’aurés sceu bien prendre - de ceste sorte ; et aves trop d’occasion de l’asseurance de ma bonne grace et de l’afl’ection que jevous porte, pour interpreter rien qui vienne de ma part que à vostre bien et advantaige, et aussy peu croire que je soufïre qu’il me soit mal parle de vous, comme je vois par vos lettres que vous en aveqtousjours un peu d’opinion, laquelle vous debves perdre, et vous asseurer que ce sont les choseset les` eH’ects que j’escoute et non pas lesparolles, mesmes celles qui n’ont d’autre’substance que la calomnie, laquelle j’abhorre de mon _na— _ tureli (et hais tant le mal que j’en hais mesme le rapport), et parce- que Je vous prye croire que Je ne vo1s 1Cy personne que Je pense quevous debviés tenir pour ennemy. Maisquand ily en auroit, ils ne se prevaudront, par .ce moyen, de rien à vostre prejudice ; et con- tinuant de faire comme vous aves tousjours bien faict, ils auront le