Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/73

Cette page n’a pas encore été corrigée

DU’ROI DE NAVARRE. 63 gneur, croire que. je n’ay ny n’auray jamais rien plus proche que l’o- beissance de vos `commandemens,.quand m esmesil iroit de ma propre _ vie. Mais aussy m’ass’euré-je, Monseigneur, que vous ifentendés pas que ceulxqui ont entrepris contre votre Estat, attentent tout ce qu’il leur -plaira ;, impuneement,.et moins encor qu’ils abusent de la tres humble obeissance que je vous desire rendre, à ma ruine, et peut- estre- aussy à vostre dommage ; nlls ne celent point en tous leurs dis- 1 - cours, tant publics que privez, qu’ils sont armez pour exterminer VOS tres humbles subjects de la Religion, et que particulierement ils en veulent à ma personne ; encor que toutes personnes cl’entendement ont assés de quoy juger que ce ne leur est qu’un pretexte pour ache- ininernleurs desseins contre l’Estat de Vostre' Majesté. Tous les jours aussy se descouvrent entreprises sur les villes habitées par les dicts dela Religion ; et plusieurs maisons de gentils-hommes, en diverses provinces, ont esté par eux violemment saisies ; et tout fraisclienient ils ont assailly mon chasteau de l’lsle en Jourdan, où-les eschelles et quelques armes sont demeurées pour preuve de l’entreprise. Vostre Majesté, Monseigneur, peut considerer si ces occasions ont esté sulli- i santes pour mettre en allarme vos dicts subjects —de la Religion, et pounles faire penserwà leur conservation ; mesmes quand ils. ont veu que les troupes desaperturbateurs se levoient et marcboient partout ouvertement, sans contredict, et qu’e]les passoient à` leurs portes, sans qu’il leur fust permis de s’opposer, et sans que d’ailleurs on leur donnast aulcun empeschement, comme si elles eussent esté sacrées. i Ce nonobstant,.Monseigneur, j’y ay donné tel ordre', preferant peut- estre Yobeissance de voscommandemens au besoin de vostre service, que jusquesicy il, n’a bougé personne des dicts de la Religion, sur A Yasseurance queje leur ay donnée que Vostre Majesté sçauroit bien _ pourveoir à larepression. de ses ennemis, et a leur conservation tout ensemble., Ce qui les ai mis principalement en peine, Monseigneur, _ etqui est une dilliculté que je ne leur puis bonnement souldre, cest la voix commune, mesmes de vos principaulx ofhciers és villes et pro- vinces de deçà, qui ne feignent de dire que ces troublesse pacifie—