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504 LETTRES MISSIVES vous aussi, Mons' de Souvré, de `mon amitié, et croyez que je suis

Vostre plus affectionné et meilleur amy,

HENRY.

A S' Cloud, ce premier d'aoust.

L’avis que j’ay eu de la disposition du Roy, depuis la presente es-

dignes de leur felonnie et desloyauté, fait retirer les deux dessus dits ; et lors ce pour parvenir au but de leur trahison, malheureux m’a baille un coup de cou- voyans que Dieu, par sa grace, comme pro- teau, pensant bien me tuer ; mais Dieu, tecteur des rois et juste vengeur de l'infi— qui a le soin des siens, et quin'a voulu delité, prenoit le soin du restablissement permettre que, sous la revereuce que je de mon autorité, à leur confusion, ils ont porte à ceuxqui se disent voués ai son ser- lpense n’y avoir plus de salut pour eux que vice, son tres humble serviteur perdist la , par ma mort, et qu’il falloit mettre à exe- vie, me l’a conservée par sa grace, et em- - cution le desseing de la conspiration qu’ils pesché son damnable desseing, faisant glis- en avoient desjà prise de longue main, et ser le couteau, de façon que ce ne sera rfespargnerj, pour ce faire, aucun acte, rien, s’il luy plaist, et que dans peu de pour barbare qu'il peust estre ; et sachant jours il me donnera, et ma sante premiere bien le _ze'le que je 'porte à ma religion ca- et la lvictoire de mes ennemis. Dont je vous tholique, apostolique et romaine, l’accès et ai bien voulu advertir, tant pourrons faire ` audience libreque je baillois à toute sorte cognoistre la mechanceté de mes dicts en- clereligieux et gens d’eglise qui vouloient nemis, que pour vous asseurer de l'espe- parler à moy, sous ce manteau, violant rance de ma brefve guerison, Dieu merci, _ les lois divines et humaines, et la foy qui afin que les artifices et le bruit qu'ils font `doit estre en l’habit d’un ecclesiastique, courir de ma mort ne vous abusent et . ce matin un jeune jacobin, _amene par ne vous mettent en la peine que rece- mon procureur general, pour me bailler vroientmes bons serviteurs d'un si etrange ( cé disoit-il) des lettres du sieur de Har- mal—heur advenu à leur Roy : priant sur ce lay, premier president en ma cour de Par- È le Createur qu'il vous ait, Mons' du Plessis, lement, mon tres bon et tres fidele servi- en sa saincte garde. Escript au camp de ` teur, detenu pour cesîe occasion prison- Saint-Cloud, le premier jour d'aoust 1589. nier à Paris, et me dire quelque chose de HENRY :

sa part, a esté introduit dans ma chambre, par mon commandement ; et lorsque j'es- g _i mmm` tois encore seul, et n’g ayant personne « P. S. Je vous prie d’advertir prompte- que le sieur de Bellegarde, premier gen- ment les gentilshommes et villes voisines tilhoxnme de ma chambre, et mon dict pro- de ce que dessus, alin que les bruicts que ' cureur general, aprés m'avoir presente font courir mes ennemis ne portent aucun ‘ les dictes lettres fausses, et feignant avoir prejudice à mon service. » à me dire quelque chose de secret, j'ay 9 Post-scriptum de la main du roi de