Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/49

Cette page n’a pas encore été corrigée

` ne ROI DE NAVARRE. 39 de ce qui s’est= remué en vos' provinces de delà sont venus icy ; Et en celles ~mesmes‘— de deçà plusieurs 'ellects ont paru, desquels Vostre Majesté aura esté advertye, qui ont donné certain tesmoignage que - les desseings= des perturbateurs de vostre Estat s’est’endent jusques ' icy.- J’eusse tascbé, Monseigneur, d’y porter quelque preservatif ou ` quelque- remede, et sans doubte l’eusse peu faire, si j’eusse receu les commandemens de Vostre Majesté, co1nme’elle me faisoit- cest bonneur, par=ses lettres, de les me faire esperer d’heure à aultre. Et ce pendant ce que j’ay peu laire, ce a esté dlexhorter et contenir les ivilles en leur debvoir vers Vostre Majesté, par frequentes lettres, et de parler aux principaulx gentilzliommes de voz paysrde deçà, qui presque tous me sont venuz voir, estans en peine de ce-_qu ’ilz avoyent à faire, et lesquelzjay trouvez pleins de lidelité et d’alTection envers - le service de Vostre Majesté, et tous prestz de vous en faire une bonne preuve, quand Vostre Majesté m’aura commandé son inten— i tion pour la leur faire entendre. Croyez, Monseigneur, que nul*n’y apportera plus de lidélité', de diligence et d’aliection-que moy, en qui toutes ces qualitez sont nées, au lieu qu’ez aultres elles- ne peuvent ' estre que acquisesou antées, et ne peuvent pas jamays parvenir à telle perfection que je les sens en moy : Er mlest ung juste regret, Monseigneur, d’estre reputé comme inutile en vostre service, lors- qu’il y a si grand subject de vous servir, et qu’il est besoing, si ja- mais il fut, que soyez bien servy. Et permettez-moy, Monseigneur, de dire plus : lorsque je voy Vostre Majesté en commanderdaultres pour vostre service, auxquelz je ne feray point de tort (pour l’hon— neur que j’ay de vous estre ce que je suis) de dire qu’ilz n’y peuvent p apporter tant d’ardeur et d’all’ection que moy, c’est une naturelle ja— lousye, que je m’asseure que Vostre Majesté recevra de pareil cueur qu’elle procedde. Et ne celeray aussy à Vostre Majesté que ceulx de la Religion qui voyent gensde guerre se lever de toutes partz, mesmes par voz commandemens, entrent en deliance, et ne peuvent comme — s’asseurer, quand ilz voyent que je ne reçoy aulcun commandement 4 _ de Vostre Majesté pour son service. Comme aussy pas ung deux n’est