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V DU ROI DE.NAVARRE.. ZL57 en luy son ouvrage, et qu’il ne luy donne envie d’appeler ses servi- teurs prés de luy,.et moy le premier, qui ne veulx aultre titre, et qui, y allant pour cest eliect, auray assés de force et de bon droict pour l’assister et luy aider à oster du monde leur memoire, et de la France leur party., - _ Finalement, aprés avoir faict ce qui est de mon debvoir en ceste si solcmnelle protestation que je fais, si je recognois les ungs ou les ` aultres, ou si endormis, ou si mal allectionnez que nul ne s’en es- meuve, iappelleray Dieu, tesmoing de mes actions passées, à mon aide, pour celles de l’advenir ; et, vray serviteur de mon Roy, vray Francois, digne de l'l1onneur que jlay d'estre premier prince de ce Royaume, quand tout le monde en auroit conjuré la ruyne, je pro- teste, devant Dieu et les hommes, qu’au hazard de dix mille vies, iessayeray toutseul de Yempescher. u ` .l'appelle avec moy tous ceulx qui auront _ce sainct desir, _de quel- que qualité et condition qulils puissent estre, esperant que si Dieu benit mon desseing, autant comme je monstre de hardiesse à l’e_n— trepriseyautant auray-je de fidelité, aprés en avoir veu la fin ; ren- dant à mon Roy mon obeissance, à mon pays mon debvoir, et à moy-mesme mon repos et mon contentement dans la liberté de tous les gens de bien. _ Et ce pendant, _iusqu’à ce qu’il ait pleu à Dieu donner le loisir au Roy mon seigneur de pourvoir aux atiaires de son Estat, y remet-, tant la paix qui y est si necessaire, je declare, comme celuy qui ay cest honneur de tenir le premier lieu soubs son obeissance, que si, en son absence, je ne le puis si bien servir que je Yestablisse par tout son Royaume, je le feray, au moins en partie, és lieux où j’au1 ay ` plus de pouvoir de faire recognoistre son autorité. Et pour cest eH’ect, je prends en nia protection, et saulve-garde du Roy mon seigneur et la mienne, tous ceulx, de quelque qualité, relligion et condition qu’ils soyent, tant de la noblesse, des villes, que du peuple, quise vou- _ dront unir avec moy en ceste bonne resolution, sanspermettre qu'en leurs personnes et biens il soit touchéen maniere quelconque, en LETTRES DE HENRI IV.— Il. -