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LETTRES MISSIVES


[ 1585. — viens LE 5 AVRIL.] — II""’. ' Cop. — B. B. Suppl. fr. Ms. 1009-3. i Imprimé. — Mémoires dc messire Philippes de Mornay, sèigneur du Plessis Marli, etc. t. I, p. Ani, I édition de 16e!;, in-[i°. ' ui AU ROY D’ESCOSSE. 1 1 Monsieur mon frere, Vous aures sceu les grands rernuemens qui se font en ce Royaume. Ils protestent ouvertement que c’est contre moy et contrela religion dont nous faisons profession, de laquelle ils ont conjuré la 'ruine. Par là voyés-vous que ce sont effects de la ligue generalle-du Pape et de quelques princes et estats qui lui adherent, qui commencent par nous, pour achever, si Dieu le leur vouloit per- mettre, sur tout le reste. J’espere que Dieu nous fera la grace de nous _ en bien delfendre, et qu’en ceste commune cause nous serons se- couru de ceux qui y ont interest, et particulierement de vous, en ce que nos affaires, pour la distance des lieux, peuvent s’entrayder. Mais surtout, Monsieur mon frere, je vous prie que nous advisions tous de nous unir estroittement ensemble, et que nous monstrions au moins autant de concorde et de liaison à nostre conservation, qu’i]s en apportent à nostre ruine ; mesmes, veu la profession q11e nous fai- sons d’une plus vraye et plus sincere religion que la leur. Je desire surtout de vous voir parfaictement uny avec la royne d’Angleterre, pour le bien commun des deux Estats ; et me resjouy en 'mon cœur, quand fentends que les choses en sont en bon train. Nous sommes en- sa temps qu’il fault ceder les petites considerations aux grandes, i et les particulieres aux publiques’, et nos interests à la gloire de Dieu, par lequel nous regnons, et à la conservation de son Eglise, pour laquelle il nousa mis le glaive en main. Au reste, Monsieur mon frere, je vous prie de faire un entier estat de moy et de tout ce qui en peut dependre : et, remettant le surplus sur le sieur de`", je liniray, ' ¤Faitte par M. du Plessis. » (Mém. dci * Fâcheuse allusion à la captivité de Mormry.) Marie Stuart.