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LETTRES MISSIVES


couronne, en quoy jlay l’interest que Vostre Majesté peut assés juger ; En l’aage ouilest, et ou est le Roy mon seigneur", vous considererés, i Madame uelle a arence il i dcvoit avoir our lu de enseràla suc- , il È - CESSION. Mais j’espere que D1eu conservera longuement le Roy mon dict seigneur, pour aneantir leurs entreprises et survivre leurs préten- tions. Le pis est, Madame, que le roy d’Espagne, qui de longtemps s’est imaginé la monarchie de la Chrestienté, est autheuret chef de ceste conspiration ; ce qui nousdoibt estre tout manifeste par le se- cours d’llOl1]1I]€S qu’il leur envoie, parles grandes sommes qu’ils ont ~ distribuées en diverses parts en monnoye'd'Espagne, qui ne peuvent sortir de leurs moïens, et par le departement des charges de l’armée qu’ils pretendent mettre aux champs, en laquelle chascun des plus grands a beaucoup moindre charge qu'il n’eust voulu pretendre en une armée roîale en France. Vostre Majesté donc, selon sa prudence, peut juger à quoy tend ce remuëment, et si ce n’est pas un ellect de la ligue generale que le Pape a pratiquée entre les princes et poten- tats qui luy adherent, de laquelle le roy d’Espagne soit le chef, s’es- tans le Pape et luy accordés ensemble pour s’aider l’un l’aultre ; le r i Pape, pour parvenir au recouvrement de son authorité entre tous les Estats Chrestiens, par le moîen du roy d’Espagne ; le roy d’Espagne, _ pour atteindre au sommet de la grandeur qu’il s’est promise, aux des- ens de ses voisins, sous ombre de restablir le Pa e et remettre FE- P P ° Le Roi avait trente trois ans et le udent ne soit jamais tumbé en ma pensée, cardinal dc Bourbon était dans sa soixante- « pour me sembler eslongné du discours deuxième année. Au reste, il y avait long « de la raison, toutefois si le malheur nous temps que Henri III s’apercevait du rôle tien vouloit tant que cela advinst, je ne qu’on voulait faire jouer au cardinal. On ti vous mentiray point, Sire, que je pense peut voir dans le journal de l'Estoile, au « qu’il m’appartiendroit et non pas à mon 1°"S€Pl.CI1ll)I`0 158lt, avec quelle finesse il U ttnepveu, et serois fort resolu de ne luy le raîlla de ces prétentions, sur lesquelles ttpas quitter.» Lors le Roy se prenant j il l'interrogea. Le prélat, après beaucoup à soubsrire et luy frappant sur l’espaule, d’hésitations, de protestations et ;d’excuses, « Mon bon amy, dit il, le Chastelet vous forcé enlin de répondre : «Sire (luy’va « le donneroit, mais la Cour vous l’oste- « il dire), puisque vous le voulés et me aroit ; » et àl'instant s'en alla, se moquant -«ie commandés, encores que cest acci- de 1uy.» _