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SOMMAIRE HISTORIQUE

DES ANNÉES COMPRISES DANS LE II° VOLUME.

1585.

Au commencement du printemps, M. de Ségur revient d’Angleterre, avec des promesses de secours. La Ligue, dès longtemps préparée, et redou­blant d’activité depuis que la mort du duc d’Alençon avait rendu le roi de Navarre héritier présomptif de la couronne, se montre au grand jour et publie ses premiers manifestes. Le cardinal de Bourbon, oncle paternel du roi de Navarre, séduit par les princes lorrains, est mis en avant comme chef nominal de leur parti, et se prétend héritier présomptif du trône de France, à l’exclusion de son neveu. Henri III exprime son mécontentement de ces menées des Guises ; il en écrit au roi de Navarre, qui le conjure de l’employer contre la Ligue, leur véritable ennemie à tous deux. Mais l’obstacle de la différence de religion ne peut être surmonté. En avril, à Castres, le duc de Montmorency resserre son alliance avec le roi de Navarre. Le mois suivant, celui-ci renvoie M. de Ségur à la reine d’An­gleterre, en lui adressant les instances les plus vives, pour être secouru. La résistance à la Ligue s’organise aussi en France, et les chefs du parti pro­testant sont réunis à Guitres le 30 mai. Dès le commencement de juin, Henri III cède, à contre-cœur, aux instigations de sa mère, et fait avec la Ligue une alliance dont les engagements sont aussitôt divulgués, avant qu’un traité soit rendu public. La reine de Navarre profite de cette con­fusion pour attaquer son mari. Elle lève une petite armée dans l’Agé­nois et le Quercy, provinces qui lui appartenaient ; M. et Mme  de Du­ras, ses principaux agents, dressent mille embûches au roi de Navarre, dont la vie est plusieurs fois menacée. Le 10 juin, ce prince publie, sur les calomnies répandues contre lui par la Ligue, une déclaration qu’il adresse au Roi, au Parlement et aux souverains étrangers. Le 7 juillet, Catherine de Medicis conclut l’union publique de Henri III avec la Ligue. Le roi de Navarre s’en plaint amèrement. Il reçoit de la cour une

lettres de henri iv.— ii.