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`_ DU ROI DE NAVARRE. 365 1588. — [1 Avait. Drig. autographe. — - B. B. Ronds des Cinq ce¤ts de Colbert, Ms. 402. ' Cop. — B. R. Fonds, Dupuy, Ms. 87. Imprimé. — Lettres de Henri IV. etc. publiées par N. L. P. Paris, 18Iâ, in-12, p. 139. - Et Fastcs de Hcnri IV. Paris, 1815, in-8°, p. 382. . `A MONS" DE SEGUB. Mons' de Segur, Je ne vous scaurois dire fextreme regret et de- plaisir que iay recu. de la perte si notable et importante que nous _ avons faicte de feu mon cousin, monsieur le Prince, et combien la façon de sa mort si execrable a contristé et aflligé mon ame. Je suis aprés pour averer ce crime, diautant plus abominable qu'il est do- mestique. J’ay escript au Roy afin de faire rechercher et amener su- rement en ceste ville le page, nommé Belcastel, qui en est le princi-. pal instrument, pour le confronter aux autres prisonniers accusés de ce crime, et pour mieulx instruire le proces. Nous sommes en un ‘ miserable tems, puisque les plus grands, et ceux qui font profession d’honneur et de vertu, suivent des voies si execrables. Il se trouva aussi, dernierement que j’estois à Nerac, un soldat lorrain qui se disoit gentilhomme frison, qui me vint presenter requeste, retour- nant du jardin, en deliberation de me tuer. Le cœur lui faillit lors, et le jour mesme il fut soupçonne. Ayant esté pris par mon prevost, i _ il 118 tira rien de luy. Depuis, 11163 officiers de Nerac font mis à l gehenne, et a confesse qu’il estoit venu pour me tuer d’un poignard, ' et ceux qui l’avoient pratiqué pour _ce faire, ainsi que vous verres par la copie de sa confession que _i’ay commandé vous estre envoyée. Vous aurés de ceste heure entendu de mes nouvelles par mons' de la I Bochechandieu. Je vous ay aussy depesché par Angleterre mons' Dufay. Je vous prye regarder tous les moyens devancer nos affaires. Les ac- cidens et inconveniens passés ont redoublé en moy le courage, le zele et la diligence. Chascun est bien resolu ; et si, en nostre armée estran— ' gere qui a esté dissipée, il y eust eu tant soit peu de conduite, d’u—