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DU ROI DE NAVARRE. _— 315. pour les propres deniers du Roy, mon dict seigneur, avec l'auctorité de mon cousin monsieur le duc de Montmorency, qui y tiendra la main ; ou prenant tel autre expedient propre que vous adviserés pour la dicte levée et remboursement de la dicte advance. Laquelle je vous V D prie de recbef ne faillir de_ tenir preste au dict temps, afin que mon dict voyage ne soit retardé, ensemble le fruict de la victoire que Dieu nous a donnée, et l’esperance de nostre delivrance ; faisant cesser, comme vous pouvés, toutes diflicultés, excuses et rernonstrances à ce contraires, lesquelles ne peuvent proceder que d’artifice et mau- vaise volonté en un tel faict. Vous sçavez, Mess‘"*‘, que vous n’avés pas esté beaucoup foulez ni surcbargez durant ceste guerre, et que vous ne m’avés en rien aydé depuis le commencement d'icelle, soit pour les despenses et voyages presque innumerables, soit pour le regard des dicts estrangers ; ce qui me fait vous prier encore un coup de cou- per chemin a toutes les longueurs que vos assemblées ont accous- tumé d’apporter, et user de l’expedient que je vous ouvre et propose cy-dessus. Ce que m’asseurant que vous ferez avec autant d’affection et promptitude comme la necessite le requiert, je ne vousuen diray ' davantage, si ce n’est pour vous asseurer de plus en plus de ma bonne volonté, et prier le Createur vous tenir, Mess”, en sa saincte et digne garde. _ ` Mess"‘, encores que ceste lettre soit adressée à vous, elle est neanmoins generale pour tout ce qui est du bas Lan- guedoc ; mais, comme si elle estoit pour vous seuls, recherchez, je vous prie, tous les moyens, et usez de Yexpedient que je vous escris, ou tel autre que vous adviserés, ann que la dicte somme soit preste au terme qui est cy-dessus mentionné. Surmontez—vous les uns et les aultres de sele, affection et diligence, pour coupen chemin aux in- Q conveniens que je sçay ne pouvoir evitéir, si les Eglises et provinces _ ne font leur debvoir. Vous avés une grande province ; il n’y aura faulte que de bonne affection, laquelle je m’asseu1 e ne vous manque poinct. Encores qu’un dioceze list toute la somme, je feray expe- lio. `