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l587. — 20 OCTOBRE.

Imprimé. —’ Decade contenant la vie et gestes de Henry le Grand, etc. par Baptiste LEGBAIN. Paris, I

` 161lt, in-fol. I. IV, p. 150.

ALLOCUTIQN DU ROI DE NAVARRE AVANT LA BATAILLE DE COUTRAS.

(Au prince de Condé et au comte de Soissons :)

Vous voyez, mes Cousins, que c'est à notre maison que l'on s'adresse. Il ne seroit pas raisonnable que ce beau danceur et ces mignons de cour en emportassent les trois principales testes, que Dieu a reserve pour conserver les autres avec l'Estat. Coste querelle nous est commune ; l’issue de ceste journee nous ’laissera plus d’envieux que de mal-faisans : nous en partagerons l’honneur en commun.

(Aux capitaines et soldats :)

Mes amis, Voicy une curée qui se presente bien autre que vos butins passés : c’est un nouveau marie qui a encores l’argent de son mariage en ses coffres2; toute l’elite des courtisans est avec luy. Courage! Il n’y aura si petit entre vous qui ne soit desormais monté sur des rands chevaux et serv en vaisselle d’argent. Qui n’espereroit la victoire, vous voyant st bien Ils sont à nous : Je le Juge par l’envie que vous avez de combattre ; mais pourtant nous devons tous croire que l'evenement en est en la main de Dieu, lequel sca-

Le prince deCondé commandaitla ca- — j «~Les ennemis furent mis en route, valerie de l’aile droite, le comte.de Sois- -` disentles (Economies royales, par les trois sons l’aile gauche. Pierre Mathieu rap-_ escadrons du roy de Navarre, du prince de porte qu’0utre cette première allocution, Condé et du comte de’ Soissons, chacun le roi de Navarre, qui était en tête de desquels, par les coups qu’il donna et ceux Tescadron du milieu, dit à ses cousins, au dont ses armes estoient martelées,, tes1noi- moment de se séparerdeux, pour se mettre gna sufïisamment la grandeur de son cou- chacun à son poste ; «Souvenez-vous que. rage, et que ces braves princes, en telles vous estes du sang des Bourbons! Et vive occasions, ne s’espargnoient non plus que Dieu! Je vous Ieray voir qu’e je suis votre de simples soldats. n (I’°partie, chap. xxttx’.) aîné.; Le prince de Condé luiréponditz “ Le duc de Joyeuse, comme l’0nt re— tt Nous nous montrerons bons cadets. »_ marqué, à cette occasion, la plupart des