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mon dict cousin et moy avons prins ensemble une resolution de nous opposer à eux et de leur courir sus et exterminer, ou les reduire par la voye des armes, et, pour ce faire, appeler à nostre secours tous les princes chrestiens qui sont interessez en nostre cause contre une telle conspiration et ligue generale ; estant le dict edict une declaration de guerre ouvertement contre tous ceulx qui font profession de la Religion, et couverte contre l’Estat et maison de France ; et la fin de noz maulx et ruine estant le commencement des leurs, de celle desdicts princes chrestiens ; ce que vous leur representerez et ferez particulierement entendre ; et partout ailleurs ou besoing sera, et nommement à monsieur mon cousin le duc Casimir ; à ce qu’ils soient tous trez asseurés de ce que dessus ; vous priant, Monsr de Segur, de traicter, capituler et conclure en toute diligence, suivant vostre pouvoir, si desjà ne l’avez faict, et faire la plus grande levée de Riestres et gens de guerre que faire se pourra, afin de mettre, à ce coup, fin à noz travaux et à la perfidie de noz ennemis, et en cela n’obmettre rien de tout ce que vous cognoistrez y pouvoir servir, et ne perdre une seule heure, parce que vous sçavez combien la celerité y est requise, sans que, pour quelque bruict ou nouvelles que vous entendiez, vous attendiez de nous aultre deliberation ne resolution que la presente. Sur ce, je vous prieray de vous asseurer de plus en plus de l’amitié de

Vostre bien affectionné maistre et parfaict amy,


HENRY.