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et mestre des requestes ordinaire à monsr François Viette[1], de l’exercice duquel il a esté discontinue par des considerations que Vostre Majesté pourra entendre. Et d’aultant, Monseigneur, oultre que le dict Viette est personnage tres capable, je l’ay tousjours connu si affectionné aux affaires de mon dict oncle, que je supplie tres humblement Vostre dicte Majesté, que le dict Viette soit remis à l’exercice de son dict estat. Et je participperay à l’obligation de mon dict oncle et tante, pour vous en rendre, Monseigneur, tres humble et perpetuel service, et de pareil cueur que je prie Dieu, Monseigneur, vous conserver, en parfaicte santé, heureuse et longue vie. À Montauban, ce troisiesme jour de mars 1585[2].

Vostre tres humble et tres obeissant subject

et serviteur,


HENRY.



1585. — 12 MARS.

Orig. — Musée britannique, biblioth. Harléïenne, art. 5. Copie transmise par M. l’ambassadeur de France à Londres.

Imprimé. — Mercure de France, année 1770, juillet, vol. II, p. 15. Lettres de Henri IV, etc. publiées par N. L. P. Paris, 1814, in-12, p. 129 ; et Fastes de Henri IV. Paris, 1815, in-8o, p. 364.

Cop. — Collection de M. Auguis, membre de la Chambre des Députés.


[À MONSR DE WALSINGHAM.]

Monsr de Walsingham[3], Je vous ay tousjours tenu en si bonne opinion et estime de vertu et pieté, que monsr de Ségur m’a fait un

  1. François Viéte, grand mathématicien, l’un des fondateurs de l’analyse algébrique, était né à Fontenay-le-Comte, en 1540, et mourut en 1603. Il était célèbre par son habileté à déchiffrer les chiffres les plus inextricables des correspondances secrètes.Voyez les Historiettes de Tallemant des Réaux, t. Ier, p. 289 de la 1re édition, et t. II, p. 88 de l’édition de 1840.
  2. Une lettre entièrement semblable fut écrite le même jour à la reine mère.
  3. François de Walsingham, dont le nom se lie aux principaux événements du règne d’Élisabeth, était d’une noble et ancienne famille de Chiselhurst. Il avait été deux fois ambassadeur en France avant de devenir secrétaire d’état, place qu’il remplit avec autant d’habileté que de désintéressement. Il mourut en 1590, après avoir été disgracié. L’étendue de ses connaissances égalait. la supériorité de son esprit. Il écrivait en français avec une rare perfection, comme le prouvent ses lettres autographes conservées à la Bibliothèque royale.