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LETTRES MISSIVES

. " 1586. — ag Avait. — . Orig. — — B. Fonds des Cinfycents de Colbert, Ms. (10]. A MONSR I DE SEGUR. ‘ Mons” de Ségur, Tout ainsi que je n’ay point en de vos nouvelles depuis environ trois mois, aussy crois -je qu’il y a deux de mes Baseille pour acquérir de lhonnenr avec verence, il luy dit : «Et bien! M. Des- M. des Pueilles jcapitaine brave et expéri- — « pueilles, qu’avez-vous fait de la place que mentéyqui y commandait. Mais, après les uje vous avois donné en garde pour le ser- premières attaques, ce gouverneur, ju- « vice de Dieu et la conservation des ES- ' geant, par les ellets désastreux de l'artillerie « glises il-Car je scay bien que ces gentils- i ennemie, que la place n'était pas tenable, « hommes que je vous avois baillez pour se rendit dans le camp du duc de Mayenne « acquerir de l’honneur et apprendre le etitraita avec lui d’une capitulation fort « mestieravec vous n'ont pas esté de vostre honorable pour les assiégés. ¤ Laquelle ca- « opinion. » A quoy l’autre (tout en furie pitulation, dit Sully, fut d’autant plus blas et mutiné de ce qn'il avoit ouy dire que mee, qu'elle se trouva plus advantagense le Roy l’accusoit de lascheté) luy respon- et plus exactement observée :_ les roys et dit : « Sire, j’en ai fait ce que Vostre Ma- les chefs d’armée approuvant davantage « jesté en enst peu Faire, si, estant a ma que l'on sorte des places le baston blanc « place, elle eust rencontré tous les habi- en la main, aprés avoir tenté tout hasard « tans et la plus grande partie des soldats et peril, et s'estre defendu _jusqu'à l'extre- « entierement bandez contre toute autre mité, que de s'en revenir avec armes et « resolution que celle que j’ay prise. » - bagages, tambour battant, enseignes de- « Par Dieu, repartit le Roy, plus irrité ployées, mesches allumées des deux bouts, « qu'auparavant, vous 11'aviez que faire de balles en bouche et pieces roulantes, et ne « m'alleguer ainsi mal à propos, et par ma s’estre point battus. Aussi trouvastes—vous, ¤ comparaison penser couvrir vostre faute ; i lorsque vous arrivastes à Bergerac, le Roy «`que je D, Ct.1SSB jamais commis une telle de Navarre en merveilleuse colere contre « lascheté, scachant trop bien que ceux de tous vous autres, de sa maison principale- « nostre profession sont obligés de prefe- ment, jusques à n'en vouloir pas voir un « rer l’honneur à la vie ; et en tout cas je seul, croyant que tout se fust passé de ¤n’eusse jamais fait ceste bestise que de leur advis. Mais, quand il enst été infor- « laisser entrer mes ennemis en ma place, mé de la verité, il demeura plus content « avec une entiere liberté de parler à un de vous autres, et tourna tout son cour- « chacun, et encore moings me fus-je mis roux contre M. Despueilles, lequel ayant « entre leurs mains pour capitnler. Et afin envoyé querir, après qu’il enst fait la re- « que par vostre exemple les autres soient