Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



[1] Mon Cousin, Je vous prye me mander souvent de vos nouvelles. Je vais partir pour aller voir ma sœur. Aussi tost que j’auray des nouvelles, je vous en manderay, et ne sçauray rien, que je ne vous en face part.



1585. — 2 février. — Ire.

Orig. — B. R. Fonds Béthune, Ms. 8824, fol. 95 recto.


À MON COUSIN MONSR DE MATIGNON,

MARESCHAL DE FRANCE.


Mon Cousin, J’ay veu la lettre que vous m’avez escripte par le cappitaine la Porte sur le fait de Coumyac[2]. Je suis marry que les sieurs de Gourdon et de Camburat n’y ont trouvé l’obeyssance que j’eusse desiré. Il faudra y apporter ung autre remede, duquel je vous donneray advis ; affin que d’une commune main nous nous y employons, ne voulant rien espargner pour coupper chemin à tout ce qui peut tant soit peu alterer le repos commun. Au reste, mon Cousin, je ne vous puis celer que le battement de tabours qu’on a renouvellé puis peu de jours ez villes de Dax et Saint Sevé, a esmeu et attiré les espritz, de plusieurs pensemens. Et de moy j’ay occasion de croire que c’est à cause de mon passage en l’une des dictes villes. Je souhaitterois vollontiers que mes actions, et deportemens fussent aussy sincerement representez au Roy mon seigneur, par ses ministres, comme ilz se passent avec integrité et rondeur. J’esperois que le temps luy en donneroit de tres certaines preuves ; mais jusques icy les artiffices semblent avoir amoindry la force de la verité. Sy me tiendray-je tousjours avec elle et en la vollonté tres humble en laquelle j’ay esté nourry et levé, dés mes jeunes ans, pour le service du Roy mon seigneur et

  1. Ce post-scriptum est de la main du roi.
  2. Comiac, petite ville du Quercy, aujourd’hui dans le département du Lot, arrondissement de Figeac, canton de Bretenoux.