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LETTRES MISSIVES


que vous n’aurez perdu temps et que Dieu aura favorisé le zele que je sçais que vous avez à son service et au bien et prosperité d'une si ` juste cause, comme aussy je ne douhte poinct que la devotionque vous avez au mien particulier ne vous ait poussé à tenter et employer tous les moyens que vous aurez jugé estre possibles pour le bien de mes affaires (de quoy je ne seray poinct ingrat en votre endroict), ce qu’il vous fault esperer et attendre de la bonté de Dieu, luy servant fidelement. Sur tout usez de celerité ; advancez la capitulation ; celle qui fut faicte aux derniers troubles estoit trouvée bonne, il fauldra essayer de l’avoir`, si vous ne la pouvez avoir meilleure. Faictes la plus grande levée que vous pourrez de Heistres, mettez peine d’avoir le plus de Suisses qu’on pourra et peu de Lansquenets ; embarquez-y des jeunes princes volontaires et affectionnez ; prenez des meilleurs et plus experimentés chefs, colonels et capitaines ; bastissez une seconde armée dés ceste heure, par le moyen du roy de Danemarck et princes chrestiens qui ont interest en nostre conservation et à la prosperité de nostre guerre, importante à toute la elirestienté. F aictes en sorte que monsieur le duc Casimir prenne la charge et commendement general de farmée estrangiere, luy representant'fimportance de cette guerre, plus grande que d’aultres qu’on ait vues de ce siecle. S’il ne peut y venir en personne (de quoy j’aurois un trez grand regret), priez-le de ma part d’employer ses moyens, credit et auctorité pour tout ce qui nous est necessaire, soit de colonnels, d’artillerie et de pouldre, soit pour le reglement des vivres et observations des reglemens militaires. J’ay faict entendre au dict sieur de Clervant quelques particularités que je desire que vous suivyez et affectuyez, si ce n’est que, pour quelque aultre raison et occasion que nous n’entendons, vous jugiez par ensemble qu’il ne seroit utile ne à propos de le faire. Il y va de tout ; et fault à ce coup que tous les gens de bien. s’employent pour mettre fin à noz travaux et aux desseins et perfidie des ennemis de Dieu et nostres, ainsy que le dict sieur de Clervant vous dira plus particulierement. Sur lasufiisance et üdelité duquel me remettant, je vous prieray seulement de parachever, suivant le