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LETTRES MISSIVES


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ront également et de nos imprudences et suite d'inonder de maux l`église de Dieu. de notre négligence. M. de Ségur nous Qui nesent toutle préjudice qu’un tel pro- a appris, depuis son retour, combien nos jet, venant à réussir, causerait aux droits desseins 'avaient trouvé cfapprobation, de tous les princes vraiment pieux! Si nous _ soit auprès du prince, père de votre al- sommes exclu de notre droit d'hérédité tesse, soit auprès de vous-même, et jamais et de succession, pour avoir abandonné nous n'avons reçu de nouvelle plus heu- l'église romaine et renoncé à ses abus, reuse et plus agréable. qui des princes chrétiens sera à l'abri de Mais, pendant que nous tenons `conseil pareils actes d'injustice ? Qui d'entre eux avec nos amis, en examinant les meilleurs pourra compter sur la transmission de sa moyens de faire réussir des desseins si bien couronne à ses descendants ? Que n’osera- commencés, fruits d`une si sainte résolu- t-on pas, s'il estlibre à chacun de partisans tion, voici que les ennemis de l’église, con- du pontife de Home de s°emparer, nous jurés pour sa perte, non plus furtivement, vivant et ayant des héritiers, de nos biens, comme naguère, mais ralliés au grand jour de notre héritage ? Personne ne peut douter et employant la force ouverte, développent que si,' dans un royaume riche et puissant. contre tous ceux qui, dans ce royaume, comme la France, une pareille iniquité professent le culte réformé, leurs projets était consommée, la fureur de nos enne- destructeurs, et cherchent aen assurer le mis, ne connaissant plus de bornes, ne succès par une licence excessive et par le s’attaquât aux autres princes chrétiens. mépris de tous les droits. Qu’ils attententà Ces motifs nous ont décidé à envoyer notre vie, à nos dignités, à nos biens, cela de nouveau M. de Ségur comme ambas- nous est commun avec tous les vrais chré- l sadeurien Allemagne, pour y exposer aux i ._ tiens ; mais ce qui nous estparticulièrement princes et aux ordres divers de chaque état ` réservé, c°est que, d'après les déclarations les justes causes qui nous ont forcé de re- de leurs écrits publics, ils nous regardent courir aux dernières extrémités. Sentant comme déchu de tout droit de succéder au qu’aujourd’hui ce n’est plus un seul en- trône.de France, parce que nous avons nemi, mais la tourbe cruelle de tous les abandonné l’église romaine. Ils prétendent partisans du pontife de Rome qui me- que, comme hérétique, nous nlavons plus nace notre vie et cherche, à travers notre aucun droit de monter au trône et de gou- flanc, à frapper de mort l`égllse de Dieu, , verner ce royaume. La prudence de votre résolu, comme nous le sommes, à nous op- altesse devine facilement quel.est le but de poser, avec la protection divine, à la puis- cette conduite criminelle et impie : c’est, sance et aux fureurs de nos ennemis, et après nous avoir exclu du gouvernement, notre cause étant d°ailleurs celle de tous de s'emparer, par la plus grande des ini- les princes, nous n°hésitons plus à implo- quités, de ce royaume qu'ils dévorent de- rer le secours de tous les vrais serviteurs puis longtemps dans leur pensée, et en- de Dieu. Nous ne doutons pas qu'ils ne re-