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LETTRES MISSIVES
[1584. — 10 mai.[1]] — Ire.

Orig. autographe. — Biblioth. impér. de Saint-Pétersbourg, Ms. 914, lettre no  8. Copie transmise par M. Allier, correspondant du ministère de l’Instruction publique.


AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR.

Monseigneur, Je suys venu en ce lieu de Pau en grande haste, à cause de l’extreme maladie de ma sœur ; laquelle commençant à se mieux porter, je me delibere de partyr demain pour aller à Nerac, où est ma femme, pour incontinent aprés m’achemyner en Languedoc, par l’advis de monsr de Bellievre, qui m’a faict entendre estre besoin pour vostre service de m’y rendre au plus tost. Où je mettray peine de faire si bon et fidele service à Vostre Majesté qu’Elle en recevra contentement. Et en passant, je sesjourneray quelques jours en Foix, pour y composer toutes choses, remettre en leurs maisons ceulx qui en sont hors et y executer ce que je cognoistray se devoir faire au plus prés de vostre intention, et aussy pour attendre la response de Vostre Majesté sur ceste depesche, et celle que le dict sr de Bellievre vous faict, tant pour avoir quelque partie de ce qui m’est deu et me devoit estre payé il y a deux ans passés, afin de fournir à la despense qu’il m’y conviendra faire, sans toucher à vos finances, que aussy pour avoir response sur quelques autres points, et mesme pour faire entendre à Vostre Majesté que je la supplie trouver bon que je mette moy-mesme la main à faire obeyr et punir le Casse comme il le merite, et tesmoigner par effect à Vostre Majesté que je n’ay autre plus grand desyr que de satisfaire à ses commandemens, et que j’aime et veux maintenir la justice, et en mon gouvernement chastier les meschans, et par ce moyen couper chemin aux calomnies qu’on a faict courir, par artifices et desguisées inventions, à Vostre Majesté contre moy, qui la supplie tres humblement croire que je n’ay rien plus à cueur que le bien de la paix et de cest Estat, et qu’il n’y a rien

  1. Voyez la lettre suivante.