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ne sont de nostre Relligion, et aussi que nous considerons quel est en cela le devoir de ceux de nostre profession. Nous vous estimons pour tant homme de bien et ayant la pieté en telle recommandation que recepvant debonne [part] le sain advis que nous vous donnons en cest endroict, vous le suivrez ; faisant surceoir et differer ce pendant les poursuites que l’on nous a dict que vous faictes de ceste action pardevant le visénéchal d’Angoulmois[1]. Dont nous vous prions bien instamment. Et sur ce nous ferons fin pour prier Dieu qu’il vous ayt, Monsr de la Force, en sa tres saincte et digne garde. De la Jarry[2] pres la Rochelle, ce xxve jour de juillet 1571.

Vos bien bons amys,

HENRY,

HENRY DE BOURBON.



[1571.] — 6 août.

Orig. – B. R. Fonds Béthune, Ms. 8766, fol. 4 recto.

À MON COUSIN, MONSR LE MARQUIS DE VILLARS,

LIEUTENANT POUR LE ROY MON SEIGNEUR, AU GOUVERNEMENT DE GUYENNE, EN MON ABSENCE.

Mon Cousin, Sur l’advertissement que j’eus dernierement de l’arrest et detention que l’on avoit faict de quelques soldats qui s’en venoient à la ville de la Rochelle pour me trouver, suivant le mandement que j’en avois auparavant faict au sr de Pilles[3], de les amasser et m’envoyer, et que la court de parlement de Bourdeaulx s’estoit saisie

  1. Régulièrement, le différend aurait dû être vidé devant ce magistrat. Mais cette lettre offre un exemple frappant de l’intervention des princes chefs des protestants, comme arbitres des différends qui s’élevaient entre les seigneurs de leur parti.
  2. Aujourd’hui chef-lieu de canton dans la Charente-Inférieure, à trois lieues de la Rochelle.
  3. Armand de Clermont de Piles, l’un des meilleurs capitaines du parti protestant, tué à la Saint-Barthélemy.