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au dict faict d’Agen, si l’on m’avoit donné esperance de plus qu’il n’est porté par l’offre, je ne sçais comment on s’arreste à present. Il est bien vray que je me fie que les principaulx y ayant interest, estant ensemble, ils s’avanceront à ce que j’en ay esperé, comme le dict de la Valade vous fera entendre, à quoy je vous prie tenir la main, et vous cognoistrez que je ne vous oublieray point, les affaires ayant reussi. Sur ce, je vous prieray de faire estat de ma bonne volonté, comme aussy je prie Dieu vous tenir, Monsr de Lardimalie, en sa saincte et digne garde.

Vostre bon et asseuré amy,


HENRY.


Du Mont de Marsan, le xxixe novembre 1583.



1583. — 7 décembre.

Orig. — B. R. Fonds Béthune, Ms. 8824, fol. 85 recto.


À MON COUSIN MONSR DE MATIGNON,

MARESCHAL DE FRANCE.

Mon Cousin, Ayant entendu par monsr de Bellievre ce que vous avez conferé ensemble à Podenssac[1], j’ay trouvé fort estrange que, au lieu d’avoir composé ce qui avoit esté innové et alteré à Bazas contre l’edict de pacification et les promesses et conventions par vous signés, vous ayez à l’instant et contre ce que le dict sieur de Bellievre m’a dict vous avoir prié de faire, mandé les compaignies qui estoient à Agen pour les introduire au dict Bazas. Dont je ne puis avoir contentement, parce qu’il me semble que c’est beaucoup entreprendre de vostre mouvement, oultre vostre foy et parole, en ce gouvernement, et attendu la confiance et asseurance que j’avoy de vostre amityé, sincerité et moderation. Si ce a esté soubz ombre de ce que je suis rentré en ma maison du Mont de Marsan, vous sçavez, mon Cousin, que dés y a six sepmaines vous avez commencé, lors-

  1. Podensac, bourg de la Guienne, aujourd’hui chef-lieu de canton du département de la Gironde.