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pour le moins, le retranchement de celle de Basas soit faict suivant le commandement du Roy, encores qu’elle y soit entrée contre l’edict et les conventions faictes entre nous. Sur quoy et sur aultres particularités, que le dict sr de Clervan vous dira, je vous prye, mon Cousin, le vouloir croire tout ainsy que vous vouldriés faire

Vostre plus affectionné cousin et assuré amy,


HENRY.



1583. — 4 août.

Orig. — B. R. Fonds Béthune, Ms. 8860, fol. 30 recto.


À MON COUSIN MONSR DE MATIGNON,

MARESCHAL DE FRANCE.

Mon Cousin, J’ay eu advis certains que, en Rouergue, le comte de Quaylus et les srs de St. Suplice[1] et de Bournazel et deux autres que je ne vous puis à ceste heure nommer, font fondre chacun ung canon en leurs maisons, ce qui est de tout temps prohibé, et contraire aux edictz et ordonnances du Roy mon seigneur, et de trez mauvaise consequence, et à quoy il est besoing de pourveoir. À ceste cause je vous prie, mon Cousin, donner ordre que cela cesse et ne passe plus outre ; parce que la resolution est prise entre quelques aultres qui ont suspecte ceste fonte d’artillerye, de faire des fortifications pour se preserver du danger qu’ilz craignent leur pouvoir advenir de la part de ceulx qui ne craignent de contrevenir aux edictz de Sa Majesté en tels cas, et peut-estre de se licencier semblablernent à faire pareille fonte : ce qui ne doibt estre souffert d’une part ne d’aultre. Vous en pouvez estre au vray et plus particulierement informé, pour y apporter le remede qui est requis. Et par ce que en telles choses, dont vous sçavez si bien et de longtemps la

  1. C’est le même nom que Saint-Sulpice ; mais alors on le trouve à peu près aussi souvent écrit de cette manière : Saint-Suplice. Voyez, sur le seigneur dont il est ici question, la lettre du 2 mai 1579, note 1.