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Cæterum de nobis id sibi persuadeat, nos omni officio et studio ad vestræ Celsitudini obtemperandum, et ad publicam utilitatem procurandam, tuendam et fovendam fore semper paratissimos. Cætera ex nostro legato Celsitudo vestra intelligere non gravabitur, cui ut fides adhibeatur, a vobis etiam atque etiam petimus. Deum Optimum Maximum rogamus ut vestram Celsitudinem, illustrissimamque familiam vestram, statumque vestrum universum diutius incolumem et florentissimum ad nominis sui gloriam, ecclesiarum salutem et omnium Christianorum gentium tranquillitatem, pro sua clementia, conservet.

Neraci, xv cal. augusti 1583.

Vester bonus consanguineus et intimus amicus,


HENRICUS :

ALLIARIUS.



1583. — 18 juillet. — IIme.

Imprimé. — Henrici, Navarrorum regis, epistolæ, etc. Utrecht, 1679, in-12, p. 280.


AD COMITEM ***.

[1] Illustris ac Generose Comes, Cum nihil, post Dei gloriam Evangeliique propagationem, nobis fuit antiquius quam illustrissimorum

  1. Voici la traduction de cette lettre :

    AU COMTE DE ...

    Illustre et noble comte,

    Après la propagation de la gloire de Dieu et du saint Evangile, rien ne nous eût été plus cher que de jouir de la conversation des princes illustres et des personnages éminents de l’Église, et d’entretenir avec eux les relations d’une amitié réciproque. Aussi avions-nous formé le projet de visiter successivement les divers rois, princes et seigneurs attachés à la religion réformée, dans le cas toutefois où les traverses et les dangers auxquels, selon l’opinion de plusieurs, les Églises de ce royaume auraient été exposées par notre absence, eussent fait quelque trêve. Mais nous avons en vain espéré ce repos. Voyant donc que notre départ ne pouvait s’exécuter sans préjudice pour les Églises, à cause des embûches qui leur sont incessamment dressées par le pontife de Rome, les émissaires de ce monstre, toujours aux aguets, cherchant à troubler, par leurs machinations ténébreuses, la paix que nous goûtons, grâce au Roi très-chrétien, nous avons changé de dessein et nous sommes décidé à ne point encore quitter le royaume.

    Notre voyage se trouvant ainsi différé, nous avons délégué le sieur de Ségur, chef de notre conseil privé, auprès des illustrissimes princes et autres dignitaires du Saint-Empire, pour les assurer de notre dévouement et leur témoigner combien nous désirons obtenir leur bienveillance et leur affection, en retour de celle que nous leur avons vouée. Un autre objet de sa mission est de combiner nos vœux et nos efforts avec ceux de tous les princes qui désirent le triomphe de l’Église orthodoxe, veulent la préserver de toute guerre intestine et la mettre à l’abri de toutes les attaques extérieures, comme aussi de chercher aide et conseil auprès des illustres princes de l’Allemagne afin que, grâce à l’influence dont ils jouissent auprès du sérénissime Roi de France, ce monarque, déjà plein de bonne volonté pour maintenir la paix dans son royaume, sont de plus en plus confirmé dans ce saint et salutaire dessein.

    N’ignorant pas, illustre et noble comte, l’amour dont vous êtes animé pour l’Église de Dieu, et quel intérêt vous portez au triomphe de la pure et sainte cause de monsieur Truksess, électeur de Cologne, nous avons ordonné audit sieur de Ségur de vous offrir, soit en personne, soit par lettre, nos salutations et témoignages de dévouement de toute espèce, en vous demandant conseil sur la direction de nos affaires et de celles de toutes les Églises. Votre bonne grâce envers tout le monde, votre zèle ardent pour la religion et la gloire de Dieu, la bienveillance toute particulière dont vous êtes animé à notre égard, nous donnent toute certitude d’obtenir ce que nous demandons. Nous prions le Dieu tout-puissant de conserver longtemps en bonne santé votre illustre seigneurie.

    Nérac, ce xv des calendes d’août 1583.

    HENRY :
    L’ALLIER.