Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/575

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu vous avoir, mon Cousin, en sa trez saincte et digne garde. De Bazas, ce xvije jour de juillet 1583.

Vostre bien bon cousin et plus affectionné amy,


HENRY.
1583. — 18 juillet. — Ire.

Orig. — Arch. royales de Saxe. Copie transmise par M. le ministre d’État, baron Lindenau.

Imprimé. — Henrici, Navarrorum regis. epistolæ, etc. Utrecht, 1679, in-12, p. 171.


AUGUSTO, DUCI SAXONIÆ, ETC.[1].

[2] Cum nos ab ineunte ætate purioris doctrinæ rudimentis imbutos succenderit mira quædam et pene incredibilis cupiditas, principes

  1. Auguste, surnommé le Pieux, second fils de Henri le Pieux, duc de Saxe, et de Catherine de Mecklembourg, né le 31 juillet 1527, succéda, en 1553, à son frère Maurice, dans l’électorat de Saxe, se montra toujours un des plus zélés soutiens de la secte luthérienne, et mourut le 11 février 1586. La suscription entière, d’après l’origina], est : « Illustrissimo principi ac domino Domino Augusto, duci Saxoniæ, S. R. Imperii archimarescalco et electori, lantgravio Thuringiæ, marchioni Misniæ, burgravio Magdeburgensi, consenguineo suo charissimo et observandissimo, Henricus, etc. »
  2. Voici la traduction de cette lettre, à laquelle l’électeur Auguste répondit le 5 février de l’année suivante :

    À MONSIEUR L’ÉLECTEUR DE SAXE.

    Imbu, dès notre plus jeune âge, de la pure doctrine évangélique, nous nous sentîmes animé des lors d’un désir étonnant et inexprimable de visiter les princes dont Dieu se sert pour propager la gloire de son nom. Nous désirâmes toujours sur tout visiter ceux des princes illustres de l’Allemagne chez lesquels la vérité, triomphant des ténèbres épaisses qui l’avaient si longtemps obscurcie, se leva d’abord. Ce désir croissant avec l’âge et avec notre amour pour la religion, en était venu peu à peu au point que, l’année dernière, laissant de côté toutes les autres affaires, nous étions décidé à entreprendre un long et laborieux voyage ; lorsque la main de Dieu, se posant en quelque sorte sur nous, vint nous arrêter au moment même où nous nous pressions pour l’accomplissement de ce dessein. Voyant donc, et tous les hommes pieux jugeant avec nous, que notre absence causerait plus de tort aux églises rassemblées dans ce royaume sous l’aile du Christ, que le voyage ne leur pourrait être utile, nous avons obtempéré aux conseils pieux et prudents qui nous furent donnés, et c’est à guérir les plaies de l’Église, à raffermir ses forces chancelantes, que nous avons dirigé tous nos efforts. Votre altesse ne sait que trop sans doute comment ce royaume, battu par les orages de la guerre et poussé au milieu