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à la journée, pour composer le different advenu entre monsieur mon cousin le duc de Savoye, et vostre seigneurie, je n’ay voulu perdre ceste occasion de leur escrire à ceste fin, encores qu’il y ait et parenté et bonne amitié entre mon dict cousin et moy, vous priant vous asseurer toujours de moy et de ce qui en deppend, et de mon amitié, dont avec les occasions je seray bien ayse de vous faire paroistre les bons et certains effectz. Sur ce, je prieray Dieu vous tenir, Messieurs, en sa tres saincte et digne garde et protection.

De Nerac, ce xme janvier 1583.

Vostre plus affectionné et assuré amy,


HENRY.



1583. — 14 janvier.

Orig. — Arch. des affaires étrangères, corresp. politique. Ms. France, n° XIX, fol. 34 recto.


À MONSR DE SAINCT GENIEZ,

GOUVERNEUR ET LIEUCTENANT GENERAL EN MON ROÏAUME ET PAYS SOUVERAIN.

Monsr de Sainct Geniez, J’ay esté bien marry d’entendre vostre maladie par le porteur de la presente, et vous prie, pour l’amour de moy, de ne vous forcer poinct à venir icy ; car j’aurois trop de desplaisir d’estre occasion d’accroistre vostre mal, ou de retarder vostre guarison. Mais bien suis-je desliberé de vous aller voir moy-mesme, pour vous ayder à revenir en santé ; et seray, aydant Dieu, mardy au soir à Navarreins[1] ; qui sera pour disner mercredy chez vous, où je ne vous meneray que deux ou trois de noz bons amys.

  1. Cette ville du Béarn, et de l’ancien diocèse d’Oloron, aujourd’hui chef-lieu de canton du département des Basses-Pyrénées, n’était presque rien avant Henri II, roi de Navarre, aïeul de Jeanne d’Albret. Il voulut en faire la place principale du petit royaume qui lui restait. Aussi Mornay, énumérant les villes du Béarn, termine ainsi : « Sur toutes, Navarreins, place d’importance et fortifiée à la realle, en laquelle il a un arsenal bien fourni d’artillerie, de poudre, d’armes et de toutes munitions de guerre. » (Mém. t. I, p. 183.)