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l’obeissance des edicts de Sa Majesté pour la liberté de nos consciences, pour laquelle acquerir, si nos predecesseurs et nous n’avons craint de hazarder nos vies et nos biens, regardons que, de nostre propre faulte, nous ne perdions un si precieux tresor, acquis par la grace de Dieu, et le sang de tant de braves hommes. Je dis cecy pour la cognoissance que j’ay que la discorde et division qui est entre nous sont aujourd’huy les plus grands ennemis que nous ayons. Et, en vostre Daulphiné, je vois que le mal est grand ; qui me faict vous prier de vous employer vifvement à la reconciliation de la noblesse, vous assembler pour y donner ordre, et bref, si vous aimez la religion, quicter toute aultre passion et affection pour l’amour d’elle. Jamais l’union ne nous fut plus necessaire. Nous avons tousjours esté en apparence du monde plus foibles que nos ennemis ; mais ne soyons poinct si forts que de nous desfaire nous-mesmes. Je vous recommande donc ceste concorde, car il est certain que sans elle nous ne sçaurions disposer de ce qui est necessaire pour l’establissement de la paix, laquelle en vain nous aurions tant demandée et impetrée du Roy mon seigneur, si nous nous faisions la guerre entre nous. Et m’asseurant de vostre bonne affection, tant envers le party general que mon particulier, je ne vous feray la presente plus longue, si non pour vous asseurer qu’en toute occasion qui se presentera pour vous faire plaisir, je m’y employeray d’aussy bon cœur que je prie Dieu, Monsr de ..... vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Sainct Jean d’Angely, le, etc.

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[HENRY.][1]
  1. Le même manuscrit donne encore, aux pages 100, 101 et 103, trois autres lettres sur le même sujet, de la même date, également sans adresse, et qui semblent une sorte de circulaire d’exhortation en termes assez généraux. Nous avons jugé superflu de les reproduire ici.