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[1581. — vers la fin de l’année[1].] — Ire.

Cop. — Biblioth. de Tours, ancien manuscrit des Carmes, coté M, n° 50, Lettres historiques, p. 141. Communiqué par M. le préfet.


[À MONSR LE PREMIER PRESIDENT DURANTI[2].]

Monsr le President, L’opinion et reputation de vostre vertu et intégrité est telle entre tous les gens de bien, que j’ay bien voulu me conjouir avec eulx de l’eslection que le Roy mon seigneur a faicte de vous pour tenir le premier lieu et degré de la justice en ce gouvernement, et pour la y exercer avec dignité et droicture, estant chose si necessaire en ce temps, et le principal, voire presque seul, entretenement du repos commun ; ensemble vous faire la presente pour vous tesmoigner et faire cognoistre l’ayse que j’en ay receu, et par mesme moyen vous prier, Monsr le President, de vouloir faire entier et asseuré estat de mon amitié et de tout ce qui sera en mon pouvoir pour la manutention de la justice, et pour vostre particulier : ce que je vous prie croire, et le Createur vous tenir,

Monsr le President, en sa tres saincte et digne garde. De Nerac.........................


[HENRY.]
  1. À la fin de cette année, les états de Languedoc furent tenus à Béziers. L’ouverture s’en fit le 20 décembre ; et dans la séance du 30, « On résolut, dit dom Vaissète, d’écrire une lettre de compliment à Jacques [ainsi au lieu de Jean] Etienne Duranti, nouveau premier president au parlement de Toulouse. » (Hist. génér. de Languedoc, l. XL.) La lettre du roi de Navarre pour un semblable objet a dû être écrite à la même époque.
  2. Le premier président d’Affis était mort au mois d’août précédent. Henri III lui donna pour successeur Jean-Étienne Duranti, fils d’un conseiller aux requêtes du palais de Toulouse, et qui, après avoir été capitoul en 1563, était devenu avocat général. Il est célèbre par sa science, son éloquence, et surtout par sa fin tragique, arrivée à Toulouse, le 10 février 1589. Il fut tué d’un coup d’arquebuse, au moment où il essayait par sa parole de calmer la fureur du peuple, que la nouvelle du meurtre des Guises à Blois avait mis en insurrection.