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ANNÉE 1570.


1570. — 5 janvier.

Orig. – Arch. de la ville de Genève. Copie transmise par M. Rigaud, premier syndic, et par M. L. Sordet, archiviste.


À MAGNIFIQUES SEIGNEURS LES SINDICS ET CONSEIL DE LA VILLE DE GENEVE[1].

Messrs, Par ce present porteur que vous envoyons expres, vous entendrés bien au long l’estat des affaires qui touchent les Esglises de ce royaume, l’ayant chargé vous en discourir et rapporter fidelement aulcunes particularitez ; aussy pour vous faire une requeste de nostre part qui concerne monsr de Beze[2] ; vous priant donc, Messrs, ouyr et entendre tout ce que cedict porteur vous dira et requerra, et tellement priser et considerer les justes occasions de nostre requeste que, en la nous octroyant comme nous nous asseurons que vous ferez, nous en puissions recevoir le fruict que nous en esperons et attendons. Et sur ce nous ne vous ferons plus longue lettre, priant Dieu, Messrs, qu’il vous ayt en sa tres saincte et digne garde. De la Rochelle, ce cinquiesme jour de janvier 1570.

Vostre bien bon amy,
HENRY.
  1. C’est comme chef du parti protestant que le jeune prince de Navarre écrivit cette lettre. Il se trouvait, avec son cousin le prince de Condé, à la tête de ce parti depuis la mort de son oncle, tué à la bataille de Jarnac, le 13 mars 1569. Pour toutes les grandes mesures, l’amiral de Coligny restait le chef réel des religionnaires en France. Toutefois ce que nous avons pu rassembler ici de lettres écrites soit par le prince de Navarre seul, soit par les deux cousins, justifie le nom de parti des princes, donné alors aux protestants, et répond aux railleries qui circulaient alors à la cour sur les deux pages de l’Amiral.
  2. Théodore de Bèze, alors âgé de cinquante et un ans, demeurait à Genève, où il s’était réfugié au mois de novembre 1548.