Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/459

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en prie bien fort, pour ne donner occasion ne pretexte à ceulx qui ne sont de soy que trop mal affectionnez à la paix, de l’estre encore pis, et prendre plus grande licence et occasion de mal faire. Je vous prie donc de faire employer et valoir les lettres que j’escrips pour la dicte reddition et continuer vostre voyage pour vous transporter en l’assemblée des Estatz de Languedoc ; et ayant mis et laissé toutes choses bien acheminées et preparées à la paix au dict pays, vous en reveniez au plus tost pour parachever, avecques monsr le mareschal de Matignon, ce que vous avez commencé pour l’execution du dict eedict en ce pays ; vous priant de croire que j’y apporteray tousjours une telle et si entiere affection qu’il ne se presentera occasion quelconque, soit en ce dict pays ou ailleurs, que je ne mecte peine d’y appliquer tous les remedes qui dependront de moy, qui, en ceste bonne volunté, prie Dieu vous avoir, Monsr de Bellievre, en sa saincte et digne garde. Escript à Nerac, le xxixe jour de novembre 1581.


[HENRY.]



1581. — 29 novembre. — IIme.

Orig. — B. R. Fonds Béthune, Ms. 8859, fol. 75.

Cop. — B. R. Suppl. français, Ms. 1009-4.


À MON COUSIN MONSR DE MATIGNON,

MARESCHAL DE FRANCE.

Mon Cousin, Ayant veu par la lettre que vous m’avez escripte, la response que messrs de la chambre vous ont faicte sur les plainctes que le capitaine Beaupuy[1] vous avoit portées, le danger que pourroient encourir beaucoup de gens par l’indifference qu’ils feroient en leurs jugemens sur toutes manieres d’excès, j’ay pensé qu’il seroit bon d’y trouver ung moyen ; et pour cest effect, je vous deputeray dans quelques jours des personnes pour adviser et traicter avec vous

  1. Arnaud le Dangereux, seigneur de Beaupuy, comte de Maillé, qui épousa, une quinzaine d’annees plus tard, Marguerite Hurault, veuve, en secondes noces, d’Anne d’Anglure, baron de Givry.