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ration de ne consentir poinct que la compaignye du capitaine Belsunce y entre, qu’on ne luy ayt rendu la promesse qu’il a faicte au Roy, et aussy que la garnison dudict Pemirol n’aye esté payée de ce qui luy est deub du passé, comme vous avez promis. Qui me faict vous escrire ceste-cy pour vous pryer, comme je fays affectueusement, d’envoyer bien-tost devers Sa Majesté, pour la supplier de faire rendre la dicte promesse au dict sr de Lesignan, et aussy que vous donniez ordre au payement de la dicte garnison. Cependant, et en attendant la dicte promesse, il est besoing de faire loger la compaignye du dict capitaine Belsunce dans quelque ville, affin d’eviter aux plainctes qu’on pourroit avoir d’icelle, sy elle tenoit les champs ; ainsy que j’ay commandé à Bissouze, mon secretaire, vous faire entendre de ma part, et la resolution que j’ay prise de la mettre à Saincte Baseille ; vous pryant d’envoyer ung commissaire pour l’y conduire, aprés qu’elle aura esté payée pour trois mois. Car aultrement elle n’y pourroit estre qu’avec l’oppression et foulle des habitans de la dicte ville. Je vous prye aussy, lorsque vous depescherez à la Court, supplier Sa Majesté de vouloir confirmer la provision que le dict sr de Lesignan a de la Royne ma femme, pour la capitainerye du dict Pemyrol, et en retour de ce porteur me faire part des nouvelles que vous avez de la Court : priant Dieu, sur ce, vous donner, mon Cousin, en parfaicte santé, longue et heureuse vye. De Nérac, ce xxvije novembre 1581.

Vostre bien affectionné cousin et asseuré amy,


HENRY.


[1] J’ay commandé à ce myen secretaire de se tenir quelques jours prés de vous, faire ce que vous luy ordonnerés et sur tout vous ramentevoir de pourvoir à ceulx de la Religion de Bordeaulx, pour leurs exercices spirituels.

L’enseigne de Laverdin vient d’arriver, qui m’a dict que le com-

  1. Ces deux post-scriptum sont de la main du roi.