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prie le faire imprimer, aprés avoir apporté voz advis en quelques faultes, ou mots, que peut estre il fauldra changer ; mais non ceulx qui tesmoignent l’animosité de l’aucteur contre nostre party[1]. Il en fauldra faire imprimer mille ou douze cens, afin que cela coure par plusieurs mains. De quoy me reposant sur vous, je prie Dieu vous avoir en sa garde. De Nerac, ce xxiije octobre 1581.


Vostre bien bon amy,


HENRY.



[1581. — vers le commencement de novembre.]

Orig. autographe. — Collection de M. Libri, membre de l’Institut.


AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR.

Monseigneur, Je vous ay faict entendre par ma precedente les contreventions qu’on faict à vostre edict de pacification, tant en ceste province que autres de vostre royaume, et la confiance que j’ay prins des remedes par la venue de messrs de Matignon et de Bellievre. Mais c’est avec une telle patience qu’encores que hyer je receusse advertissement certain d’une grande troupe et assemblée de gens de guerre, que mr le mareschal de Biron avoit faicte à l’entour de sa maison, et que ce me fust occasion suffisante de me mouvoir et me mettre aux champs pour m’y opposer, neantmoins pour eviter le peril que ceste mutation eust pu aporter d’un renouvellement de guerre, je me re-

  1. Cette clause est des plus remarquables.
    À cette lettre est jointe la quittance suivante :
    « Je, Louïs Rabier, imprimeur, confesse avoir eu et receu de Monsieur Tresrieux la somme de six escus sol, et ce pour payement de ses petis traitez, en blanc, par moy imprimez par le commandement de Monsieur du Pin, et lesquels j’ay delivrez chez mon dit sieur du Pin : de laquelle somme me tien pour content et satisfait, et promets lui en faire telle quittance qu’il sera de besoin. Dont, en signe de verité, ay signé la presente. Ce 28e janvier 1582.
    Lois Rabier. »


    Il est à remarquer que le prénom de l’imprimeur, qui signe Lois, est écrit au commencement de la quittance Louïs. C’est un exemple de ce nom ainsi écrit avant Malherbe, à qui l’on attribue d’avoir écrit le premier Louis au lieu de Lois, par un motif d’harmonie poétique.