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la derniere paix, je m’asseure que cela et la consideration de ses autres merites vous aura faict marry de sa prinse. Je le suis de ma part si fort, tant pour la bonne volonté que je sçay qu’il a au bien de vostre service et de vostre Estat, que pour l’amitié que je luy porte, que ce m’est occasion de vous depescher Constans tout exprez, pour vous suplier tres humblement, Monseigneur, de vouloir prendre à cœur et en affection son affaire, et favoriser les ouvertures et expediens qu’on pourra proposer, ou que Vostre Majesté pourra trop mieux adviser pour le retirer de captivité, ou à tout le moins pour pourvoir à sa conservation et soulaigement penndant sa detention. C’est un personnage de qualité et de valeur, dont Vostre Majesté pourroit tirer un grand service ; et ne se presenta jamais occasion pour l’obliger et affectionner d’aultant plus à ce faire, qu’en moyennant sa delivrance. De quoy je vous fais de rechef tres humble requeste ; et en auray pour jamais une aussy grande obligation à Vostre Majesté que si c’estoit pour moy mesmes, ainsy que le dict Constans vous dira ; que je vous supplie vouloir croire en ceste occasion comme

Vostre tres humble et tres obeissant
subject et serviteur,

À Nerac, le 1er septembre.


HENRY.



1581. — 1 septembre.


Orig. — Arch. de M. le comte Henry de Bouffard de Gandels. Envoi de M. Moquin-Tandon, professeur à la Faculté des sciences de Toulouse.


À MONSR DE LA GARRIGUE.

Monsr de la Garrigue, Je suis tellement affectionné à ce qui touche le bien et advancement des esglises reformées de ce Royaulme, qu’il ne se sçauroit presenter occasion quelconque de leur en faire demonstration, que je n’y apporte tous les moyens que je penseray leur pouvoir tant soit peu servir ; envoyant mesme le sr du Pin, mon secretaire d’Estat, present porteur, exprès pour cest effect en voz