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qui les mains demangent. Je ne me lasseray jamais d’attendre tant qu’il playra à Vostre Majesté, mais je crains que ces remises ne donnent occasion aulx ungs et aulx aultres d’entreprendre diversement. Je m’en voy cependant faire ung court voyage en mon pays de Bearn, d’où je seray de retour, en mesme temps que ceulx qu’il vous plaira envoyer pour l’entiere execution de la paix pourront arriver ; avec lesquels je vacqueray avec toute la sincere affection qui se peut desirer, tant pour ce qui est de mon gouvernement que pour le Languedoc, où (à ce que mon cousin, monsr le marechal de Montmorency, me vient d’escrire, et que j’ay entendu par les depputés de Castres et de Carcassonne qu’il m’a envoyés) plusieurs actes hostilles se commectent d’une part et d’aultre. Pour à quoy remedier, nous avons advisé de poursuivre par la force et d’une commune main les autheurs de ces volleries et desobeïssances, affin que voz pauvres subjects soient soullagés des languissantes miseres qu’ils souffrent. Et sur ce, Monseigneur, je supplie le Createur conserver Vostre Majesté avec toute santé et prosperité D’Eauze, ce xvije aoust 1581.

Vostre tres humble et tres obeissant subject

et serviteur,


HENRY.
[1581.] — 1er septembre.

Orig. autographe. — Collection de M. de Chassiron.


AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR.

Monseigneur, Si apres la nouvelle que vous avez receu de la prinse de monsr de Turenne[1], vous vous estes souvenu du bon tesmoingnage que messrs de Villeroy et de Bellievre vous rendirent de sa bonne affection à vostre service, en la negociation et conclusion de

  1. Ayant accompagné Monsieur en Flandre, il avait été pris par les Espagnols dans un combat livré près de Cambrai au mois d’avril précédent. Il resta prisonnier près de trois ans, et ne recouvra sa liberté qu’en payant une rançon de cinquante-trois mille écus.