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continuer comme à celuy qui n’en sera jamais ingrat, et advancer la venue de mon oncle monsieur de Montpensier avec vostre retour, afin que nous parachevions. Il seroit bien necessaire. de faire venir la chambre[1] et de pourvoir au payement des garnisons, afin d’empescher le mal. Entre aultres, celle de Figeac se plainct, avec grandes raisons, du receveur Bonault. Et n’estoit la patience et prudence du gouverneur, je craindrois quelque desordre. Je vous prie d’en escrire à Bourdeaulx. Vous entendrés particulierement du sr de Mainguet toutes aultres nouvelles de deçà, et par les srs de Clervant et de Chassincourt, auxquels j’ay envoyé plusieurs memoires. Et à tant feray fin à ceste-cy en priant Dieu vous avoir, Monsr de Bellievre, en sa trez saincte et digne garde. De Nerac, ce vje jour de juillet 1581.

Vostre ................


HENRY.



1581. — 12 juillet. — Ire.

Cop. — Biblioth. de Tours, ancien manuscrit des Carmes, coté M, no 50, Lettres historiques, p. 39. Communiqué par M. le préfet.


[À MON COUSIN MONSR LE MARESCHAL DE MONTMORENCY.]

Mon Cousin, Combien que je ne doubte poinct de vostre bonne volonté, et que vous ayez beaucoup d’occasions de conduire les affaires de vostre gouvernement à quelque estat paisible et tranquille, pour ce que ceulx qui nous provoquent et attirent aux effects contraires ne vous aiment pas plus que nous, se couvrant du service du Roy et de l’apparence exterieure pour parvenir à leur interest, je ne lerray de me plaindre de vous, et le feray d’aultant plus librement

  1. Bellièvre ne tarda pas à faire exaucer ce vœu du roi de Navarre ; car, suivant De Thou, ce même été « En exécution de l’onzieme article de la conference de Fleix, on envoya des commissaires du parlement de Paris, le president Seguier à la tête, pour connoître des causes des protestans, à la place de la chambre mi-partie, tirée trois ans auparavant du parlement de Bordeaux et établie à Agen. J’étois, ajoute De Thou, du nombre des commissaires, en qualité de conseiller-clerc. Les commissaires furent reçus des peuples avec de grandes marques de joie. » (Hist. univers. l. LXXIV.)