Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/407

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jours tel que vous sçauriez desirer, estant tousjours prest de rendre aux miens l’amitié et les bons offices desquels nature m’oblige. Pour ceste occasion j’approuve l’alliance que desirez faire de vostre fils avec la fille du feu sieur de Chaseron[1] ; qui ne sçauroit estre tant avantageux comme je le desire, m’asseurant que vous n’en faictes poinct la poursuicte qu’avec connoissance de ce qui est requis. Et parce que j’ay entendu qu’elle est de fort bonne part, j’en escrips à ses parens les lettres que je vous envoie par ce gentilhomme, qui m’a faict entendre plusieurs autres particularités par lesquelles il vous dira une response. Ce me sera plaisir que le tout reussisse à vostre contentement, et de voir quelques jours vostre fils, vous asseurant tous deux que n’aurés jamais un meilleur parent que moy, qui prie Dieu vous avoir, mon Cousin, en sa saincte et digne garde. De Coutras, ce xvje avril 1581.

Vostre bien affectionné cousin et amy,


HENRY.



1581. — 2 mai. — Ire.

Orig. – Arch. de la préfecture des Basses-Pyrénées. Annexe au rôle de la dépense de la grande écurie du roi de Navarre, pour le mois de mai 1581. Pièce communiquée par M. le préfet.


À MONSR DE LA BERGERYE[2].

La Bergerye, Ayant mon frere, monsr le Prince, advisé d’envoyer ses grands chevaulx à Nerac[3], j’ay bien voulu vous advertir par la

  1. Le projet de mariage dont il est ici question n’eut pas de résultat, non plus qu’un autre dont il est fait mention dans une lettre suivante ; car César de Bourbon épousa en premières noces Marguerite de Pontac, et en secondes noces Louise de Montmorillon.
  2. M. de la Bergerie figure parmi les pages du roi de Navarre, depuis le mois de juin 1577 jusqu’en mai 1580. On le retrouve en 1585 dans l’état de la maison du même prince comme l’écuyer cavalcadour, nommé, après M. de Fontlebon, écuyer de la grande écurie. Cette lettre montre qu’il eut en sortant des pages un emploi dans cette partie du service.
  3. Dans l’intervalle entre cette lettre-ci et la précédente, le prince de Condé était arrivé chez son cousin. Le Journal de Faurin sur les guerres de Castres constate ainsi ce fait, à l’année 1581 : « Le dimanche 9 avril au soir, Henri de Bourbon, prince de Condé, allant trouver le roi de Navarre, arriva à Castres. Les consuls, les marchands à cheval et les troupes lui allèrent devant, et on tira toute l’artillerie. Il y resta jusqu’au mercredi 12 l’après-dîné, qu’il en partit pour aller à Puilaurens. » (Pièces fugitives pour servir à l’histoire de France. Paris, 1759 (in-4°, t. II.)