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muable. Je suis tout tel que j’estois, aussy prest pour l’ung que pour l’autre. Ce que nous en avons faict, Monsieur et moy, a esté pour mettre plus tost fin à l’ennuy que cela vous peult donner[1]. Mais je serois infiniment marry qu’eussiez opinion qu’il y eust du refroidissement en moy. Car encore que me faciez cest honneur de me demander mon advis, je n’en auray poinct que le vostre, et seray aussy prest d’obeir comme vous commanderez. Toutesfois ayant veu ce que le sr Lamy m’a montré, nous en avons deliberé, Monsieur et moy, en presence de monsr de Laval[2], monsr d’Escars et plusieurs aultres, et resolu qu’il ne devoit moins que ce que nous envoyons au Roy, que je remettray audict sr Lamy à vous montrer, pour vous dire que je suis infiniment ayse d’entendre ce que m’avés mandé de mes cousins de Bouillon[3], et seray encores plus de les voir etles avoir prés de moy. Je vous prie, Monsieur mon Oncle, vous asseurer que je suy tout entier et aultant affectionné à ce qui vous tousche que si c’estoit à moy mesme, qui suis

Vostre bien humble nepveu, à vous obeir

comme filz,


HENRY.
  1. Voyez la lettre du 28 décembre 1580.
  2. Gui de Montmorency-Laval, marquis de Nesle, comte de Joigny et de Maillé, vicomte de Brosse, baron de Bressuire et de la Mothe Sainte-Heraye, etc. fils de Jean de Montmorency-Laval et de Renée de Rohan, gentilhomme de la chambre du Roi et capitaine de cinquante hommes d’armes des ordonnances, était né le 28 juillet 1565, et mourut, le 15 avril 1590, des blessures reçues à la bataille d’Ivry, où il combattait pour Henri IV.
  3. C’est-à-dire, des petits-fils du duc de Montpensier. Françoise de Bourbon, sa fille aînée, avait épousé Robert de la Marck, duc de Bouillon et prince de Sedan.