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sions acquerir de l’honneur et de la reputation. Je remectray le surplus, etc.

De Cadillac, ce viije febvrier 1581.

HENRY.



1581. — 10 février.

Cop. – Biblioth. de Tours, ancien manuscrit des Carmes, coté M, n° 50, Lettres historiques, p. 95. Communiqué par M. le préfet.


[À MESSRS LES MAIRE, ESCHEVINS ET PAIRS DE LA ROCHELLE[1].]

Messrs, si vous n’estiez asseurez de la sincerité de mes actions, comme ayant sejourné parmi vous, et pour en estre certains et oculaires tesmoings, je m’arresterois à vous en discourir, et vous representer la verité d’icelles, soit en guerre soit en paix ; mais estant superflu, je vous diray seulement que ce que j’ay plus desiré a esté d’entretenir l’union et mutuelle intelligence d’entre nos esglises, de quelque province que ce soit, pour soubs icelle nous conserver et mettre peine de restablir et reedifier les anciennes ruines, qui ont esté causées par la malice du temps. À quoy voyant que la guerre estoit du tout contraire, cognoissant aussy les desordres et confusions qu’elle apportoit, si tost que les occasions se sont presentées d’entendre à une bonne paix, je ne l’ay poinct refusée ; et neantmoings n’ay jamais rien voulu traicter en icelle sans l’advis et consentement de tous ceulx que j’ay peu appeler, comme vous en pouvez respondre, et de combien elle nous estoit utile, avec les instantes requestes que vous m’en avez faictes. Mais d’aultant qu’il s’en pourroit presenter ez aultres provinces, comme de Languedoc et Daulphiné, qui, pour n’avoir esté presens en ce traicté, combien qu’ils y aient esté appellez, n’ayant peu y arriver à temps, à cause

  1. L’adresse manque dans le manuscrit. Toutefois le puissant effet que le roi de Navarre, en écrivant à cette ville, paraît attendre de l’influence qu’elle exerce sur d’autres communautés protestantes, en même temps ses séjours parmi eux qu’il leur rappelle, semblent indiquer les Rochelois.